La veuve et l'éducation des enfants.

Les spécialistes de l’éducation s’accordent à dire que l’enfant grandit bien et atteint sa maturité lorsqu’il est sous la protection de son père et sa mère. L’âge minimum de 6 ans est conseillé à tout couple pour garder l’enfant avant une quelconque adoption ou un placement dans l’une ou l’autre famille.

 En effet, pour une croissance équilibrée, la voix douce de la mère, la tendresse de ses gestes ou même le rapport qu’elle entretient avec son mari fait de l’enfant un être sociable, capable d’écouter et d’aider les autres. De même, la voix de son père, sa rigueur dans le travail ou ses expéditions risquant font de l’enfant un être mûr, capable d’affronter tout danger à l’image de son père. Malheureusement, les circonstances de la vie peuvent faire que l’un des parents disparaisse alors que l’enfant à besoin de lui. La mort qui est la cause du veuvage oblige le conjoint restant à supporter seul la mission d’éducation.

Dans cet article, nous voulons susciter une réflexion approfondie sur la valeur d’une éducation dispensée par la mère seule. Plus d’un souhaitent, du moins s’ils devraient choisir, perdre leur papa que leur maman. Ceci est une option que la nature offre d’ailleurs assez souvent. Mais, peut-on alors dire qu’un enfant qui a grandit dans les bras de sa mère sans son père a eu une éducation tronquée ou incomplète?

Du fait d’être orphelin de père, devient-on un raté ou un homme à moitié ? Ou tout simplement, le père est-il vraiment indispensable pour l’évolution de l’enfant ? Pour être réaliste, papa vaut beaucoup pour l’éducation de l’enfant. Est-ce pour dire que l’enfant qui a grandit sans père manque de quelque chose ? Non, du moins pas nécessairement.

Il a beau être timide, colérique, hésitant et indécis mais il reste complet. Le rôle de la mère est si important et largement suffisant pour la croissance de l’enfant que l’histoire de l’humanité a enregistré une multitude de célébrités éduquées par elle et qui sont jusqu’ici appréciées. Je me garde de vous citer quelques exemples parce que justement aucune vie ne ressemble à une autre tout comme aucune famille ne ressemble à une autre. La vie est si complexe que vouloir l’expliquer mécaniquement reste une erreur. Il n’y a pas de formule pour mieux vivre ou encore, la vie n’est pas une ligne droite.

Plusieurs paramètres se croisent et s’entrecroisent pour qu’on en arrive à être ce que l’on est. Notre identité dépend au-delà du patrimoine génétique, culturel, religieux…de certaines forces qui nous dépassent et que nous ne saurions pas toujours expliquer.

Eduqué par une veuve ou par un père et une mère, le résultat peut être le même car tout dépend de l’amour que l’on a reçu.

Théon TUYISABE

Philosophe et spécialiste

du mariage et de la famille