La culture du provisoire et du bien-être
Par sa communication, il dit : « Nous devons nous dépouiller de la culture du bien-être et de la fascination du provisoire ». Voilà une phrase prononcée par le pape François premier lors de son homélie du matin du lundi 27 Mai 2013 à la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, idée présente aussi lors de la rencontre avec des milliers de jeunes bénévoles de la JMJ 2013, au palais des congrès de Rio où il les a carrément appelé à se rebeller contre la "culture du provisoire», et à avoir le courage des "choix définitifs".
D’aucun pourrait alors se demander pourquoi il invite les jeunes à « se rebeller » un verbe à connotation péjoratif, et à l’inverse donne une connotation négative au sens du groupe de mot « bien-être ». Pour lui, le bien-être est juste ce qu’il faut éviter car, « Nous devons tous faire un examen de conscience sur ce que sont nos richesses » et notamment nos richesses culturelles en l’occurrence celle du bien-être. Ce dernier dit il « nous rend peu courageux, nous rend paresseux et nous rend également égoïstes».
En s’ouvrant sur le mariage et la famille, il revient sur la nécessité d’un choix définit. Pour lui, il y a un projet sur chacun. Il suffit de le découvrir car répondre à sa propre vocation est une marche vers la réalisation heureuse de soi-même. Selon toujours François premier, Dieu nous appelle tous à la sainteté, à vivre sa vie, mais il a un chemin pour chacun.
Il rappelle que certains sont appelés à se sanctifier en constituant une famille par le Sacrement du mariage. Mais il y a lieu de regretter ceux qui disent qu’aujourd’hui le mariage est « démodé strong>» ; dans la culture du provisoire, du relatif, beaucoup prônent que l’important c’est de « jouirrong> » du moment, qu’il ne vaut pas la peine de s’engager pour toute la vie, de faire des choix définitifs, « pour toujours », car on ne sait pas ce que nous réserve demain.
Ainsi il dit : Moi, au contraire, je vous demande d’être révolutionnaires, d’aller à contre-courant ; oui, en cela je vous demande de vous révolter contre cette culture du provisoire, qui, au fond, croit que vous n’êtes pas en mesure d’assumer vos responsabilités, que vous n’êtes pas capables d’aimer vraiment. Moi, j’ai confiance en vous, jeunes, et je prie pour vous. Ayez le courage d’« aller à contre-courant ». Ayez le courage d’être heureux.
Par ces mots, le pape montre que ce qui est définitif traduit la fidélité, l’endurance, la pérennité, l’éternité. Mais alors, le bien-être serait-il autre chose que ce que l’usage du commun des mortel emploi. Si Aristote s’est opposé à son maître Platon pour dire qu’il ya quand même le bonheur ici bas même si il n’est pas complet, que faut-il entendre par bien-être dans le sens de François premier ?
Saint Thomas d’Aquin, avec sa pensée proche de celle d’Aristote dirait naturellement qu’il n’y a pas de Béatitude sans béatitudes, ou encore, on ne peut pas faire le bien sans être éduqué au Bien.
En parlant de bien-être, nous pouvons retenir quel bien. Le bien est bien. Ce bien relatif est orienté vers le Bien qui n’est pas relatif. Par contre, le bien-être dont nous parle le pape François premier se révèle relatif lorsqu’il affirme que « la culture du bien-être nous rend peu courageux, nous rend paresseux, nous fait aussi devenir égoïste ». Ici il ne s’agit pas du bien mais tout simplement du mauvais. Au lieu de dire bien-être il aurait dû dire mauvais-être.
Par cet article, nous ne voulons évidement pas nous permettre de créer des concepts, surtout qui valorisent le mal en en forgeant l’existence. Opposer le Bien au mal est une spéculation, et dans le monde idéal de Platon, il n’y a pas la place pour le Mal. Le bien du monde sensible est donc soumis à la corruption mais il reste le bien du moment où il tend toujours vers le haut.
Le discours qui classe le bien-être parmi les maux qui minent l’humanité est une tendance héraclitéenne qui rejoint le « Tout s’écoule comme un fleuve ». En voilà la loi du changement et de la relativité. En principe, le changement n’est pas mauvais en soi, mais pour certaines choses, il faut en venir à la stabilité, à l’immobilité voire à l’unicité absolue de l’être, du bon et du Bien.
Le bien-être n’est pas relatif, il est. La question de l’unicité de l’être a été abordée par Parménide à travers la comparaison qu’il a établi entre la vérité et l’opinion et ceci n’était pas contre Cratyle. C’est une problématique toujours actuelle formulée au tour de ce qui est. Le bien-être devrait donc être appréhendé comme une valeur qui non seulement épanoui l’individu mais aussi toute la communauté humaine.
Dans ce sens le libéralisme économique qui promeut l’individualisme au détriment de la communauté devrait nous interroger sur le sens du bien-être social. Spécialement pour ce qui est du sens du mariage et de la famille, ici l’individu seul ne compte plus. L’homme ou la femme se définit comme être relationnel, un être ouvert à la vie. Cette ouverture donne lieu à un enfant et les trois forment déjà un foyer digne d’être appelé famille. Cette une ouverture définitive et le bien-être devrait être pensé dans ce sens.
Theon TUYISABE
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