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  FAMILLE AFRICAINE

Alignement ou non alignement des africains

10 Octobre 2022, 09:30am

Publié par Theon Tuyisabe

Le positionnement ambiguë des africains face à la crise Russo-Ukrainienne 

Comme s’il n’y a rien de nouveau sous le soleil, l’Europe nous revient avec une nouvelle guerre, qualifiée par les uns d’opération spéciale aux couleurs, pas cette fois-ci de l’opposition communistes/capitalistes.

 

Carte de l'Europe à l'époque de la guerre froide.

 

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Depuis les années 1990 qui ont connu la fin de la guerre froide, le monde capitaliste, piloté par l’occident (en sous-entendant les USA) semblait fixer la seule ligne directive à suivre dans l’orientation des politiques du 21ème siècle.

 

D’aucun ont même rêvé d'un Village planétaire avec un gouvernement unique, une union monétaire et politique mondiale accélérée par les avancées technologiques qui font circuler l’information en temps réel.

Aujourd’hui, il est visible que l’antiquité, le moyen-âge, les temps modernes et l’époque contemporaine ont chacun marqué son époque avec sa marque spéciale : respectivement la suprématie des Grecs, la suprématie des Romains, la suprématie des européens (Français/Germains) et la suprématie des USA.

Ces époques sont révolues. Nous somme à l’époque du numérique qui a brisé les frontières et les barrières entre les états. Le citoyen x n’a plus d’identité, c’est un code. Je suis citoyen du monde.

Vouloir s’opposer aux caractéristiques du système capitaliste ressemble au choix de s’isoler sur tous les plans. Rappelons que même la Russie, la Chine, le Brésil et autres se réclament être des Démocraties.

Tous les pays du monde justifient qu’ils sont civilisés par le choix libres des dirigeants qu’ils instaurent, même si des nuances s’observent quant à l’organisation des élections.

 

Le Libéralisme économique n’a pas seulement libéré les marchandises et les hommes d’affaires, il a aussi libéré les idées et les individus au risque de les confondre à un numéro. Derrière ce qu’on appelle droit de l’homme, voilà l’africain qui, malgré sa volonté de s’aligner aux côtés des autres trouve un intérêt de plus en plus décroissant envers l’identité de l’individu, sa famille, sa culture, sa société. Les relations humaines tant négligées dans le monde du numérique gardent toutes leur saveur en Afrique.

 

Le communautarisme disparaissant au profit de l’individualisme, l’africain trouve du mal à se situer dans ce monde qui se veut monopolaire en théorie et/ou bipolaire dans la pratique.

En effet, sans revenir sur les revendications des partis de droite en Italie, en France ou ailleurs en Europe, le cas du conflit entre l’Ukraine et la Russie, laisse apparaître un fossé de conception du monde même au sein des occidentaux.

 

De là, l’africain, déjà engagé en relation de partenariat avec l’Europe a du mal à se positionner entre la Russie et l’Ukraine, d'autant plus que les deux pays sont tous du vieux continent. La position de l’un ou de l’autre africain face à cette guerre euro-européenne dépend absolument de l’avantage que l’on trouve ici ou ailleurs, à gauche ou à droite. Mais, si il y a moyen de sauvegarder les partenariats avec deux pays, soient-ils en guerre entre eux, rien n’est absurde.

 

En mathématique, la transitivité dirait que l’ennemi de mon ami est mon ennemi, mais en politique, ce n’est pas le cas. Par ailleurs, pour Héraclite : «Toute paix est enceinte d’une guerre ».

Dans le fragments 53 d'Héraclite, il est dit : « la guerre est mère de tous, souveraine de tous, de certains elle a fait des dieux, d’autres des hommes. Elle a constitué ceci libre, cela esclave ».

Hegel lui, trouve que la guerre est une condition naturelle et inévitable, et c’est pourquoi il considère l’idée pacifiste de Kant comme utopique et abstraite. Pour lui, où il y a de la vie, il y a conflit. La guerre est donc, sous certains aspects, également bénéfique, car elle permet le progrès civil et moral des peuples.

Autrement dit, il y a beaucoup de chose qui se font pendant la guerre, son regard ne doit donc pas se limiter sur l’aspect des morts, des destruction ou des violations des droits humains, le regard du politique ne peut pas être seulement mathématique.

 

Quoi qu’il en soit, l’impact de la guerre en Ukraine sur les politiques africaines n’est pas à négliger. Si ce continent a eu du mal à suivre le rythme des autres en termes d’évolution politique depuis la chute de l’URSS et son modèle d’économie, des rivalités pour se faire des yeux doux à l’Est ou à l’Ouest ne peuvent pas manquer. Des jeunes qui osent n’hésiteront pas à entraîner le continent dans des coups d’Etat, la marche vers la démocratie et la Bonne gouvernance telles que prônées par les Occidentaux est franchement menacée.

 

Personne ne vous impose le voisin, comme personne ne devrait vous imposer l’ami. Le choix politique l’africain incombe à lui et lui seul. Si en 1960, les pays africains ont unanimement lutté pour l’indépendance, il est temps de partir du patrimoine de notre passé pour nous redécouvrir et redéfinir ce que nous voulons.

 

Selon Jean Paul Sartre, l’engagement de la liberté, de la responsabilité, du choix et de l’angoisse sont inter reliées. Il faut nécessairement choisir à partir de la situation où on est, dit-il. En fonction de la situation d’existant, le choix est libre et nous sommes condamnés à la liberté. Nous engageons notre responsabilité pour ou contre une telle orientation. L’angoisse viendra du fait que notre choix ne peut être que notre choix. Aucune valeur transcendantale ne nous le dicte. L’action est donc justifiée à travers la liberté et la vie.

 

L’homme est toujours responsable de sa vie. La responsabilité de l’homme ne lui est pas imposée de l’extérieur pour y demeurer une imposition du fait de son choix conscient.

 

Vive l’Afrique

Théon TUYISABE

 

 

 

 

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