Structure de la famille burundaise
La structure de la famille burundaise
Pour pouvoir entrer en profondeur dans la compréhension du mariage et de la famille burundaise, il importe de connaître l’organisation familiale de ce pays. Que ce soit au niveau de la terminologie utilisée dans l’organisation de la famille, de la nature et de la structure des différents échelons du lignage familial, la famille burundaise s’organise comme d’ailleurs partout en Afrique selon un mode qui respecte ces structures naturelles.
Parmi celles-ci, nous vous proposons dans ce site, une liste détaillée des ethnies et des principales familles burundaises.
- L’Ethnie des hutu
- L’ethnie des tutsi
Monseigneur GORJU et SIMONS respectivement dans " Face au royaume hamite du Rwanda " et dans " Coutumes et institutions des Barundi " affirment que les ethnies du Burundi et d’ailleurs du Rwanda comprennent plusieurs groupes (J B BIGANGARA, Pour une anthropologie de la famille et du mariage traditionnels au Burundi). Pour les hutu, nous vous proposons trois.
1er groupe
Abachuri
Abarazi
Abajiji
Abatondo
Abahoro
Abashira
Abashubi
Abarishi
Abashanza
2ème groupe
Abavumu
Abaraza
Abeze
Abagamba
Abanyita
Ababira
Abarama
Abaragu
Abaterambere
Abarara
Abaranda
Ababonga
Abakakwa
Abagoroba
Abaziranzoya
Abahiza
Abaragura
Abanyengero
Abangaranzura
Abanyongozi
Abatanga
Abayenzi
Abahimba
Ababera
Abagona
Abararo
Abazimbura
Abarima
Abarera
Abaramya
Abagumira
Abahomvora
Abaguge
Ababanda
Abaremera
Abayongo
Abarorimana
Abasagetse
Abagendo
Abasizi
Abatore
Abego
Abazibira
Abayira
Abataba
Abarunga
Abanyaga
Abaguba
Abasindi
Abayege
Ababuto
Abesa
Abasatura
Abakwakuzi
Abaha
Abarwamba
Abanyange
Abatorwa
Abarimbi
Abanyabirezi
Abazinguye
Abanyuka
Abahanza
Abahama
Abataha
Abarugwe
3ème groupe
Abasango
Abaritaba
Abatahwona
Abahema
Abavumbagu
Abakamiranyana
Abarenge
Abachaba
Abachankondo
Abahazi
Abagiri
Abasako
Abatiyaga
Abakenyi
Abaheza
Abaragane
Abanyegeri
Abasengo
Abakara
Abavugo
Abasekuye
Abaraka
Abadori
NB: Il existe certainement d’autres familles qui ne figurent pas sur cette liste. A titre illustratif, la famille des " basobozi " n’y apparaît pas alors que plusieurs sources dignes de foi confirment bien son existence.
Les Batutsi comprennent deux grandes catégories et chacune se compose de quatre groupes
1° Les Banyaruguru
1er groupe
Abakundo (descendants de Ntare I)
Abavubikiro (descendants de Ntare I)
Abaruma (descendants de Ntare I)
Abavuna (descendants de Ntare I)
Abashoka (descendants de Mutaga I)
Abasine (descendants de Mutaga I)
Abasenge (descendants de Mutaga I)
Abatare (descendants de Ntare II)
Abezi (descendants de Mwezi II)
Abataga (descendants de Mutaga II)
2ème groupe
Abenengwe
Abavubikiro
Abasaku
Abashungura
Abatsindagire
Abega
Abaroha
Abanyagisaka
Abahondogo
Abayogane
Abarota
Abacabwoya
Ababibe
Abarorere
Abanyakarama
Abanyarwanda
Ababanda
Abashoka
Abanyabugufi
Abarango
3ème groupe
Abagubere
Abangani
Ababaza
Abanyacongera
Abashoma
Abaha
Abenerwamba
Abatsinga
Abadara
Abagwiza
Abagega
Abanyarukiga
Abahoka
Abakono
Abaterwa
Abasamire
Abenemigabe
Abanyaryera
Abasororo
4ème groupe
Abahanga
Abagomba
Abongera
Abahigwa
Abahimba
2°. Les Bahima
1er groupe
Abacaba
Abayanzi
Abazigaba
Abahinda
Abasambo
Abashingo
2ème groupe
Abangiragihakwe
Abaramuke
Abaramuka
3ème groupe
Abashenge
Abafumfu
Abasaragu
Abadara
Abasanzu
Abasagara
Abanyakarama
Abaheka
Abavejuru
Abartyaba
4ème groupe
Abavyahima
Abasambi
Abasigi
Ababwitira
Abavongoza
Abaganda
Abashwere
Abacondori
Abanimbiri
Abageshankari
Abambaramisanga
Abahuka
Abiruntu
Abahirwa
Abarembe
3. L’ethnie des twa
1er groupe
Abanyakarama
Abahondogo
Abahiza
Abenengwe
Ababanda
Abanyagisaka
Abajiji
2ème groupe
Abasafu
Abagubere
Abakabije
Abaroha
Abagomba
Abacabwoya
Ababaza
Abega
Abahanga
Abashoka
Abashoma
Abayogoma
Ababwangera
Abasatura
Abadara
Abavumu
Abarorere
Abarima
Abarango
Abahimba
Abatsindagire
Abatsinda
Abashungura
Abenerwanda
Abarota
Abagani
3ème groupe
Abanyarwanda
Abanyabugufi
Abakisho
Abaha
Abanyabwonko
Selon BIGANGARA, ce qui différentie ces familles est peut-être le niveau de vie, de comportement, la façon de s’habiller, la qualité d’hygiène mais en réalité, le niveau de la fortune n’entre pas en ligne de compte. Toutefois, une idée de classe apparaît, de sorte qu’un muhutu pouvait devenir tutsi et vis versa. Il changeait ainsi sa classe et non son ethnie. Par ailleurs, il est à remarquer que certaines familles se retrouvent tant chez les bahutu, les batutsi que chez les batwa.
En effet, les Barundi attachent une importance capitale à la famille et ils estiment que celle-ci doit être caractérisée par des valeurs morales et religieuses à tous les degrés. La dégradation d’un seul membre déshonore toute la famille. La solidarité dans la famille burundaise consiste en l’attachement à l’autre, et cela toujours, surtout dans les bonnes actions, dans le bonheur comme dans le malheur. La présence le jour du mariage d’un membre de la famille est presque obligatoire : la carte d’invitation n’est pas nécessaire; de même au moment du décès d’un membre de la famille, surtout le jour de la levée de deuil, l’absence d’un proche traduit qu’il y a un problème grave. Très souvent, on passe au-delà des problèmes pour être parmi les autres.
La solidarité existe d’abord dans trois échelons familiaux : parmi les membres de la famille nucléaire, les membres de la famille parentèle et ceux du clan. Cependant, dans toutes ces relations, il y a des zones d’ombre. Ce que le Symposium des Conférences Episcopales d’Afrique et Madagascar a appelé en 1994 le nivellement est la cause de la sorcellerie présente encore dans le Burundi profond. C’est par ailleurs ce même sentiment qui a renforcé le fossé ethnique, entraînant une crise sans précédent.
Si on n’y prend pas garde, ce sentiment survivra toujours car l’écart entre les riches et les pauvres produit la jalousie, la haine et l’envie. Le maître lui-même a dit : " les pauvres, il y en aura toujours ". Mais, que ce pauvre cherche à prendre illégalement ce qui ne lui appartient pas, ou que le pauvre cherche toujours à ramener en bas celui qui veut décoller, voilà le nouveau défi qu’il faut relever.
Le nivellement donne l’image de ces personnes prises dans le piège d’une casserole en ébullition. Et quand l’un arrive à atteindre les bordures de la casserole pour sortir, d’autres qui veulent aussi sûrement s’échapper de cette chaleur lui tire le pantalon, le ramenant ainsi dans le fin fond de la casserole, son point de départ.
Cette image cadre bien avec la réalité de toute l’Afrique et justifie la sorcellerie. J’entends par sorcellerie, cette jalousie qui fait tout pour empêcher l’autre d’évoluer. L’africain doit donc changer de mentalité. Le secret que je vous livre pour le changement des mentalités, c’est d’abord d’accepter ce que l’on est, ensuite ce que l’on a et enfin chercher du plus sans nuire à l’autre.
Théon TUYISABE