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  FAMILLE AFRICAINE

Le divorce

30 Septembre 2012, 20:36pm

Publié par MBEYA Basenya Theon Tuyisabe

   Est-ce une solution ou un problème

Depuis que l'homme existe, le mariage est. Il a toujours été une solution à la solitude de l'homme ou pour dire vrai, il a toujours été là pour contribuer au bonheur de l'homme. En effet, on se marie pour être heureux.

 

Toutefois, il arrive que ceux qui vivent ensemble dans cette union conjugale n'expérimentent pas ce bonheurs et en arrivent même à préférer le retournement de la situation, le retour sur la parole convenue. Certain décident de rompre leur lien conjugal plutôt que de vivre le calvère.

 

Cette rupture, c'est ce que nous appelons divorce. Dans cet article, nous considérerons comme divorcée, toute personne, homme ou femme qui a rompu les liens de mariage.

 

Le mariage dont il s'agit ici a été confirmé par la consommation de l'acte sexuel après échanges des consentements devant les parents, l'autorité de l'état civil et le responsable religieux.

 

Entendre le mariage suivant ces trois dimensions pose justement problème de la justification du divorce.

 

Culturellement, la mésentante entre l'homme et sa femme pouvait se solder par la répudiation de la femme ou la femme partait d'elle même de chez son mari. Cette mésentente pouvait avoir plusieurs causes entre autre: l'impuissance, la stérilité, le fait de mettre au monde que des filles, l'incompatibilité d'humeur, l'insatisfaction sexuelle et bien d'autres. En réalité, pour ceux qui veulent divorcer, ce n'est pas la cause qui manquerait.

 

Disons tout de même que l'influence de la grande famille sur la vie du couple a, dans les sociétés traditionnelles, été d'une importance capitale dans la limitation des divorces d'autant plus que cette dernière portait sa resposabilité quant à la constitution du couple en question.

 

Aujourd'hui que la famille a démissionné dans le choix du conjoint, les jeunes mariés peuvent se réjuire de la liberté selon laquelle ils se sont exprimé leur amour. Le mariage moderne engage deux individus qui s'aiment, mais cette amour n'est validé que par un engagement devant l'autorité de l'état civil. Maintenant on se marie par amour et cette amour se laisse percevoir à travers un contrat dûment signé le jour de l'échange des consentements.

 

Comme disent les burundais: "C'est celui qui signe qui peut encore désigner". Le divorce se comprend donc comme un désengagement à une promesse tenue lors de l'échange des consentements et le législateur a bien prévu cette possibilité, étant donné que l'homme est un être changeant. Aux yeux de la loi, le divorce est donc chose normale, c'est même un droit.

 

Mais quand un animiste se marie, quand un citoyen se marie, il faut nuancer son mariage à celui du chrétien. Pour ce dernier, il y a un plus.

 

Le mariage pour un chrétien est la réalisation de la volonté de Dieu qui, en créant l'homme, lui prévoit toujours sa compagne. On ne se marie pas par hasard, et celui qu'on n'épouse ne vient pas du choix humain. L'homme qui se marie entre dans le plan de DIEU et recoit par conséquent celui que Dieu a prévu pour lui. Aucun mariage religieux ne relève d'une erreure ou d'un choix éronné. Hegel disait: " Tout ce qui arrive, arrive au moment où cela devrait arriver et comme cela est arrivé" Le burundais dirait " Haba icobaye".

 

Il importe donc que le chrétien réalise que son mariage ne résulte pas de son initiative et que par conséquent il peut le rompre comme il l'entend. Certains arrivent à lire la Bible à l'envers, en disant que c'est Dieu même qui, via Moise aurait autorisé le divorce, notamment quant le conjoint a été attrapé en fraglant délit d'adultère. Faux et archifaux, sommes nous en train de dire dans cet article.

 

La suite de Matthieu 19 se trouve en arrière c'est-à-dire en Génèse où il est dit "L'homme quittera son père et sa mère et s'attechera a une femme et les deux formeront une seule chair". Matthieu revient avec force: " Que personne ne sépare ce que Dieu a unit". De son temps, Joseph Ratzinger dirait:"La question est close".

 

Le sentimentalisme de cet evêque francais qui intitule son ouvrage "Divorcés - remariés mes frères" n'impressionne donc plus personne, le divorce est prohibé sous toutes ses formes. Vous nous diriez peut-être, "wait and see", après tout vous aussi vous êtes marié et vous savez ce qui se passe.

 

Ici intervient alors notre titre: "Le divorce, est-ce une solution ou un problème?" Dirions nous peut-être que le divorce n'est pas une solution mais peut être une réponse. Nous restons néamoins convaincu que cette répose n'est pas la meilleur. Monseigneur Bernard BUDUDIRA disait souvent: " Les réponses les plus faciles sont généralement fausses". Faisait-il peut-être allusion au chemin court des barundi qui, dit-on, est responsable de l'extinction de toute une communauté (inzira ya hafi yamaze abatwa).

 

Aux divorcés, on ne peut que les comprendre, mais à ceux qui envisagent le divorce, cet article est pour décourager ce projet. C'est une voie bourrée d'embuches. Beaucoup de conséquences liées à cet acte sont néfastes, et ceci sur tous les plan (psychologique et social notamment). Elles affectent aussi bien les divorcés, leurs enfants que leur entourage. Comme le précise notre éditorial: "Le divorce n'est pas une solution".

 

Par Théon TUYISABE

Prof de Philosophie UGL, ENA, UEA

Directeur ECB et Spécialiste en sciences du

Mariage et Famille

Le divorce

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