La famille, coeur de la paix
A l’origine de toute famille, il y a un mariage. De l’amour conjugal bien vécu, il résulte la joie. Celle-ci est propice aux conditions qui favorisent d’autres vies, c’est le coeur de la paix. Toutefois, la paix ne signifie pas une absence de conflits, de mésententes ou de guerres. Elle est un sentiment de satisfaction toujours inachevée, une acquisition momentanée du bonheur. La paix exige de ce fait une quête et reconquête perpétuelle qui se poursuit durant toute la vie. Elle n’est jamais définitivement acquise. Nous la recherchons, et une fois à notre portée, elle nous échappe sous d’autres formes. A chaque fois, nous voulons un plus, pour nous sentir véritablement en paix. Elle est dynamique. Mieux encore, pour Monseigneur Isidore De Souza : " La paix est un comportement ".
La paix dépasse l’homme individu et engage la vie communautaire. La famille, utérus spirituel la reçoit en premier de l’extérieur, mais garde la responsabilité de la conserver car, elle est bien la tâche de tout individu. La paix est le fruit de notre engagement, de notre ferme volonté de la vivre et de la transmettre. Les anges dans la nuit de Bethléem la chantaient à " tous les hommes de bonne volonté " : Elle est donc intimement liée à la naissance du sauveur. Mais alors, si quelqu’un nous procure cette paix, pourquoi la gaspiller ?
Dans son Message pour la Journée mondiale de la Paix 2007, sur le thème : La personne humaine, cœur de la paix, le Saint Père Benoît XVI déclarait : " Je suis profondément convaincu qu’en respectant la personne, on promeut la paix ". Pour lui, c’est bien là un engagement qui revient à toute famille, appelé à être infatigable opérateur de la paix et intrépide défenseur de la dignité de la personne humaine et de ses droits inaliénables.
C’est donc à la famille dans toutes ses composantes d’être non seulement la destinataire, mais aussi le centre même de la paix, le " lieu " en somme où la paix se génère et désire habiter. Ainsi, en défendant la famille, on défend la paix elle-même, non pas comme un bien externe, mais comme une réalité humaine dans son intégrité et sa dignité.
L’être humain, sans distinction de race, de culture et de religion a la dignité de personne ; il n’est pas seulement quelque chose, mais quelqu’un, capable de connaître, de se posséder, de se donner librement et d’entrer en communion avec d’autres personnes. Pour cela, il mérite le respect. Aucune raison ne peut jamais justifier que l’on dispose de lui à volonté, comme s’il était un objet. " Qui jouit d’un plus grand pouvoir politique, technologique ou économique ne peut s’en prévaloir pour violer les droits des autres qui sont moins fortunés ", rappelle Benoît XVI. Pour lui, " c’est en fait sur le respect des droits de tous que se fonde la paix ".
Le droit à la vie devient ainsi le premier droit qui porte les germes de la paix. C’est un devoir de dénoncer le massacre qu’on fait dans nos sociétés depuis l’état embryonnaire dérobé au mystère intime du sein de la femme et manipulé par les froids instruments de laboratoire, jusqu’à la mort qu’on prétend régler comme on veut, éventuellement en se la donnant, d’autres fois en l’exorcisant à travers des jeunesses artificielles.
Au-delà des victimes des conflits armés, du terrorisme et des formes variées de violence, il y a la mort silencieuse provoquée par la faim, l’avortement, l’expérimentation sur embryons et l’euthanasie. Tous ces délits, ajoutées à la peine de mort, constituent véritablement un attentat à la famille et à la paix.
Aujourd’hui, plus que jamais, le délicat équilibre de la paix est menacé par l’intolérance grandissante envers les autres fois religieuses. Tel un retour au Moyen Âge, il y en a qui imposent à tous une unique religion, et par conséquent un mépris culturel face aux croyances religieuses. Dans ce cas de figure, un droit humain fondamental n’est pas respecté, ce qui entraîne de graves répercussions sur une atmosphère de la paix.
Vivre ses convictions religieuses, différentes de celle des autres, même au sein de la famille, c’est le début de l’épanouissement. La famille, cœur de la paix se doit donc de favoriser la liberté religieuse avant que cela n’apparaisse au niveau de l’Etats, du continent ou du monde entier.
La paix est, dans la famille, à la fois un don et un devoir. C’est un don à invoquer, mais c’est aussi un devoir à réaliser avec courage sans jamais se fatiguer. Par la famille, chaque personne a la valeur d’être homme dans toute sa dignité. A travers la communion papa, maman et enfants la joie de vivre ensemble instaure la paix dans le ménage. Cette paix, nous la désirons tous, raison de plus pour la rendre aux autres. Vive la paix !
Théon TUYISABE