La fidélité conjugale
Séminaire de recherche corrigé et revu, IPJPII, avec la collaboration de l’Abbé Félix MABOUNDU Cotonou, Novembre 2006
Introduction
1. Définition du concept de fidélité
1.1. Décryptage nominal du concept de fidélité
1.2. Fidélité dans
la Bible
1.2.1. Fidélité de Dieu
1.2.2. Difficile fidélité des prophètes
1.2.3. Fidélité de jésus
2. Fidélité conjugale
2.1. Sacramentalité du mariage
2.2. Fidélité, bien du mariage
2.3. Les obstacles à la fidélité conjugale
3. Le rôle de l’Esprit Saint dans la fidélité conjugale
3.1. L’Esprit Saint et le baptisé
3.2. L’Esprit Saint, source de fidélité
4. Suggestion pour une vie de fidélité
4.1. Aimer en acte et aimer véritablement
4.2. Action pastorale
Conclusion
Introduction
Le mariage est l’une des institutions les plus importantes de toute communauté humaine. Pour les chrétiens de l’Eglise catholique, le mariage est plus qu’une institution, il est un sacrement. Ce sacrement repose essentiellement sur l’échange sacramentel des consentements des conjoints dans un amour vécu à l’exemple de celui du christ pour son Eglise. C’est un sacrement où les chrétiens sont engagés et appelés au don total d’eux-mêmes. Le consentement mutuel des époux est une parole qui implique la totalité de l’être des conjoints et exige de leur part une entière fidélité. Les époux se promettent de rester unis pour toujours.
Cependant, comme le souligne le deuxième concile de Vatican « la dignité de cette institution ne brille pourtant pas partout du même éclat puisqu’elle est ternie par la polygamie, l’épidémie du divorce, l’amour soi-disant libre, ou d’autres déformations ».
Il faut reconnaître que cette dépréciation de la dignité du mariage est due à la fragilité de l’homme et de la femme, êtres marqués par le temps et péché originel, appelés à vivre ensemble dans l’amour conjugal.
Aussi, cette nouvelle vie qui advient dans le sacrement du mariage n’est possible qu’avec l’aide de Dieu. Dans ce sens, le pape Jean-Paul II affirme : « Le don de l’Esprit est la règle de vie pour les époux chrétiens ». C’est dans ce contexte que nous vous proposons une réflexion sur « La fidélité conjugale ».
Notre étude comportera quatre chapitres. Nous définirons dans un premier temps le concept de « fidélité ». le deuxième chapitre portera sur la fidélité conjugale, le troisième évoquera le rôle de l’Esprit Saint dans la fidélité conjugale. Enfin, dans le dernier chapitre, il sera question des suggestions pour une vie de fidélité.
1. Définition du concept de fidélité
1.1. Décryptage nominal de la fidélité
Il s’agit de faire une approche phénoménologique de la fidélité en le décryptant de l’intérieur de notre expérience sensible.
Le mot fidélité suppose :
· Engagement ou option
Engager, c’est lier, attacher quelqu’un par une parole, une promesse, une obligation. La fidélité implique une option de départ, laquelle peut prendre divers visages selon les contextes. On est fidèle à une promesse, à une résolution, à un projet, à un engagement, à une parole donnée. Ainsi la fidélité est l’ « exactitude à remplir ses engagements »
· Continuité
Le concept de continuité renvoie à la constance, la permanence dans le temps ou l’espace. La fidélité suppose donc la constance et la permanence dans une option prise. Elle est une option de départ ou de continuité.
· Créativité
Si la fidélité implique la durée, elle ne peut y être réduite. Elle est une expérience humaine. En toute rigueur de terme, on ne parle pas de la fidélité du soleil ou des mouvements astraux mais de leur constance ou de leur régularité. Pour être humaine, la durée impliquée par la fidélité doit être marquée au coin de la conscience et de la liberté. La fidélité, pour être humaine, ne peut se ramener à une réalité statique et répétitive, faite simplement de durée matérielle et ne consistant au contraire qu’à se réapproprier et à refaire sans cesse une option déjà prise, à rechercher les voies de la continuité dans les situations nouvelles et toujours mouvantes du présent.
· Foi
La fidélité, conformément à son étymologie latine fides (fidelitas qui vient de fides) renvoie à une attitude de confiance et de foi. Une personne fidèle est une personne « en qui on peut avoir foi».
La fidélité apparaît comme une option de départ ou de continuité en faveur de telle ou telle valeur en laquelle on a mis toute sa confiance.
1.2. La fidélité dans
la Bible
1.2.1. La fidélité de Dieu
Dans l’Ancien Testament, Dieu décide, avec souveraine liberté, d’accorder son alliance à Israël en lui faisant des promesses et en lui dictant ses conditions. Par ce choix d’élection, Dieu s’engage personnellement par sa parole à rencontrer l’homme et accomplit ce qu’il dit.
Il est le « rocher » d’Israël (Dt32, 4), c’est-à-dire Celui qui ne change pas (Mt13, 6) ; sa fidélité est immuable, ses paroles sont vraies et ses promesses solides (amen). Ses promesses sont une parole sur laquelle Israël peut s’appuyer et fonder son existence. C’est pour cela, à Israël l’épouse qu’Il s’est choisie, Dieu exige une fidélité à l’alliance. Mais au long de l’histoire du salut, face à l’immuable fidélité divine, Israël a répondu par la constante infidélité (Is42, 18 ; Pr20, 6).
1.2.2. La difficile fidélité des prophètes
Les Saintes Ecritures contiennent des exemples de personnes qui ont essayé de vivre la vie dans la fidélité à Dieu, malgré leurs limites humaines. On les appelle les prophètes.
A travers la vie de certaines de ses grandes figures bibliques, nous apprenons que la fidélité est une décision inscrite dans l’histoire, dans le temps. Elle exige un effort de permanence et de constance, malgré les épreuves et les pièges du quotidien.
1.2.3. Fidélité de Jésus
Durant sa vie terrestre Jésus a été tout tourné vers son Père et tout tourné vers ses frères. Sa vocation fut l’accomplissement de la volonté de Dieu (Jn4, 34 ; 2Co1, 19-20). Toute sa vie terrestre fut un « oui » total et ferme à Dieu, même dans les moments les plus douloureux et les plus critiques (Mt4, 5-10 ; Lc22, 40-44 ; Mt27, 40).
La fidélité de Jésus est une « fidélité-obéissance », obéissance à une personne, son Père (Ph2, 6-11). Sa fidélité est service de l’Autre (Dieu) et des autres (hommes). Elle vient de l’amour profond qu’il a pour son Père.
Avec Jésus, la fidélité a « une âme, et c’est l’amour ; inversement, elle est la preuve de l’amour authentique (Jn15, 9s). Le chrétien fidèle est celui qui imite la fidélité du Christ en tenant ferme jusqu’à la mort (ap2, 10) et compte sur sa fidélité pour vivre et régner avec lui (2Tm2, 11s) ».
2. Fidélité conjugale
2.1. La sacramentalité du mariage
L’alliance conjugale est une réalité présente dans toutes les cultures. Dieu, en créant par amour l’homme et la femme à son image et à sa ressemblance (Gn1-2), les a appelés à l’amour. Telle est la vocation fondamentale et innée de tout être humain. La vocation au mariage est alors inscrite dans la nature même de l’homme et de la femme. L’institution du mariage est donc une réalité voulue par Dieu.
L’Ancien Testament présente l’alliance entre dieu et son peuple sous la forme d’épousailles. Cette alliance de Dieu avec Israël sous l’image d’un amour conjugal s’est toujours révélée exclusive et fidèle. Il est le « rocher » d’Israël. Jacques TRUBLET rappelle que les prophètes Ezéchiel et Osée recourent à l’image du couple pour dénoncer les infidélités d’Israël.
Dans le Nouveau Testament, cette alliance atteint sa plénitude dans la venue du Christ et devient définitive (2Co11, 2).
L’Eglise affirme que l’alliance matrimoniale préfigurée par l’alliance entre Dieu et Israël ou l’humanité a été élevée par le Christ à la dignité de sacrement. Cela veut dire que l’Eglise perçoit le mariage comme étant « le symbole d’un mystère plus élevé », c’est-à-dire l’alliance de Dieu avec son peuple qui est l’expression visible de l’amour du Christ pour l’Eglise. Autrement dit l’amour conjugal des époux devient l’expression visible de l’amour du Christ pour son Eglise et par conséquent de l’amour dont le Père et le Fils s’aiment éternellement.
« Icône » du couple Christ-Eglise, le sacrement du mariage exige l’unité et l’indissolubilité de la communauté de vie et d’amour des époux qui marque toute leur vie. « En vertu de la sacramentalité de leur mariage, les époux sont liées l’un à l’autre de la façon la plus indissoluble. S’appartenant l’un à l’autre, ils représentent réellement par le signe sacramentel, le rapport du Christ à son Eglise ».
De ce qui précède, il s’en suit que l’amour conjugal exige des époux de par sa nature même une fidélité inviolable. En effet, ils de promettent à rester unis pour toujours.
2.2. Fidélité, bien du mariage
Le Concile Vatican II, dans Gaudium et spes parle du mariage comme une communauté profonde de vie et d’amour, fondée et dotée de ses lois par le créateur. Cette communauté est établie sur l’alliance des conjoints qui s’illustre dans leur échange des consentements mutuels et irrévocables.
Dans cet échange des consentements, les deux conjoints se donnent l’un à l’autre totalement et définitivement. Ils ne sont plus deux mais une seule chair (Gn2, 25 ; Mt19, 5).
Ce lien qui résulte de l’acte humain libre des époux et de la consommation du mariage est une réalité qui donne origine à une alliance garantie par la fidélité. Cette fidélité entre les époux trouve ainsi son fondement dans la fidélité de Dieu à son alliance, dans la fidélité du Christ à son Eglise.
En effet, la fidélité divine se révèle immuable face à la constante infidélité de l’homme. Toutefois, cela ne devrait pas justifier la logique africaine qui trouve que seule la femme est infidèle. La relation Dieu-Israël ; Christ-Eglise ; Homme-femme se perçoit en réalité dans la logique trinitaire où le Père et Fils sont toujours fidèles l’un à l’autre.
Dans son exhortation apostolique Familiaris consortio , le pape Jean Paul II trouve que l’amour conjugal vise une unité profondément personnelle ; celle qui, au-delà de l’union en une seule chair, conduit à ne faire qu’un cœur et qu’un âme. Il exige l’indissolubilité et la fidélité dans la donation réciproque, définitive.
Comme le dit si bien Teilhard de Chardin, «L’amour conjugal est une fonction à trois termes : l’homme, la femme et Dieu. Toute sa perfection et sa réussite sont liées à l’harmonieux balancement de ces trois éléments ». L’amour conjugal n’est pas d’abord un contrat entre deux personnes. C’est l’œuvre de la troisième personne, Jésus-Christ, qui en est l’auteur. C’est lui qui suscite l’amour dans les cœurs des conjoints et leur donne à le vivre dans le sacrement du mariage. La fidélité à cet amour est ainsi la fidélité à Dieu et la fidélité à Dieu passe par la fidélité à cet amour. La fidélité des époux se conçoit alors comme l’accueil de cette fidélité de Dieu qui contracte son alliance avec l’humanité.
Par cette fidélité, il est demandé aux époux de se lier l’un à l’autre pour toujours. Mais l’expérience montre que cela, au fils des jours, n’est pas facile.
2.3. Les obstacles à la fidélité conjugale
Nous avons montré ci-haut que, par le sacrement du mariage, les conjoints se donnent mutuellement et définitivement dans le but de vivre une alliance d’amour fidèle et fécond.
Cependant, au fur et à mesure que les jours passent, le témoignage de la valeur inestimable de la fidélité conjugale peut s’avérer difficile. La communauté de vie et d’amour que forme les conjoints est confrontée aux difficultés de tous ordres capables d’entamer la fidélité. L’Eglise reconnaît qu’ « il peut paraître difficile, voire impossible, de se lier pour la vie à un être humain ».
Les difficultés peuvent être endogènes ou exogènes.
De l’intérieur du couple, nous pouvons signaler par exemple l’ignorance des conjoints de la vraie identité théologique que confère le sacrement de mariage. En effet, si les conjoints ignorent qu’ils sont devenus par le mariage l’expression visible de l’amour du couple Christ-Eglise, il y a de fortes possibilités que leur amour ne soit pas fidèle. Autrement dit, dans le couple, chacun considère sa fidélité à l’autre comme une fidélité à Dieu et met tout en œuvre pour tenir par amour pour Dieu. Nous pouvons également ajouter à cela le manque de respect du conjoint ou de la conjointe à la parole donnée. Le respect de celle-ci est un signe de maturité affective et de stabilité émotionnelle. Chaque conjoint doit savoir que l’autre n’est pas un objet à manier ; il a une dignité personnelle et il mérite respect. Que la parole donnée puisse être respectueuse et sérieuse, c'est-à-dire digne de foi !
De l’intérieur du couple peut naître l’incompréhension due à l’incompatibilité de caractère et des convictions. Et quand le conflit s’aggrave, cela éloigne les conjoints qui trouvent consolation ailleurs.
En ce qui concerne les difficultés extérieures, le poids culturel n’est pas sans influence sur la vie du couple. Il est parfois à l’origine des problèmes favorables à l’infidélité. C’est le cas des exigences liés à la polygamie ou dans certains cas aux problèmes liés à la fécondité. Selon certaines cultures africaines, l’infécondité d’une femme autorise le mari, sans autre forme de procès, à commettre l’adultère ou à devenir polygame. Car, l’enfant est celui par qui la grande famille se perpétue et c’est lui qui sauve le nom du géniteur contre le désastre de l’oublie par les générations futures. Pour une telle conception du mariage, si la femme a la chance de ne pas être chassée, elle est obligée de supporter l’infidélité du mari.
Enfin les conditions de vie précaire, les difficultés affectives, sexologiques, physiologiques et morales peuvent fragiliser aussi le couple à tel point qu’un des conjoints se retrouve poussé à vivre dans la cupidité. Certaines femmes deviennent infidèles quand il leur manque le soutien économique nécessaire à leur épanouissement biologique et vestimentaire. Mais cela peut aussi et surtout être occasionné par le manque d’affection de la part du mari ou de son état de faiblesse sexuelle. Chez l’homme, la même infidélité peut arriver quand la femme n’accepte pas facilement les rapports sexuels ou est négligente au niveau de sa propreté. La vie séparée du fait du travail, des voyages pour les études ou les séminaires peut aussi être parfois des occasions d’infidélité.
Toutes ces difficultés, ajoutées à bien d’autres peuvent facilement aboutir à l’adultère et entraîner les conjoints jusqu’au divorce.
Pour les êtres marqués par le péché originel, la fidélité est une exigence difficile ; seule la grâce de Dieu peut les aider. C’est pourquoi il nous importe d’évoquer le rôle de l’Esprit Saint dans un amour conjugal qui se veut total et définitif.
3. Le rôle de l’Esprit Saint dans la fidélité conjugale
La lecture de la vie, de la passion, de la mort et de la résurrection de Jésus-Christ nous révèle que Dieu est Père, Fils et Esprit Saint. Mort et ressuscité, Jésus fait à l’Eglise le don de son Esprit.
L’Esprit Saint est la troisième personne de la communion trinitaire et de la communion conjugale. « Saint Esprit, tel est le nom propre de Celui que nous adorons et glorifions avec le père et le fils. L’Eglise l’a reçu de Seigneur et le professe dans le baptême de ses nouveaux enfants ».
Jésus le nomme le « Paraclet », littéralement : « Celui qui est appelé auprès », ad-vocatus (Jn14, 16.26 ; 15, 26 ; 16, 7) et « l’Esprit de vérité ». Dans
la Bible
, plusieurs symboles sont utilisés pour le désigner : l’eau, l’onction, le feu, la nuée et la lumière, le sceau, la main, le doigt et la colombe. Cette richesse d’appellations traduit la complexité de saisir la personne de l’Esprit Saint mais aussi sa manière d’agir dans le monde, dans l’Eglise, dans la vie de l’homme et bien entendu du couple.
Dans la sainte trinité, l’Esprit Saint est le don du Père au fils et du Fils au Père. Le Père se donne totalement et éternellement à son Fils et le Fils réciproquement fait de même. L’Esprit Saint est donc le don du don donné et donnant qui fait la communion du Père et du Fils.
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L’avortement : Une culture de la mort
Les concepteurs du capitalisme ont formulé une théorie bien incontestée dans la recherche du gain. Parmi les moyens employés pour arriver à leur fin, l’homme n’a pas été exclu. Et plus que ça, il est devenu objet, pur produit. En fin de compte, l’homme a été au service de l’économie.
Le communisme, théorie opposée, n’a pas malheureusement lui aussi résolu ce problème car, il a plutôt étouffé l’homme. En supprimant la propriété privée et par conséquent la vie privée de l’homme, la dignité de la personne humaine a été aussi atteinte.
A la suite de Paul VI qui, dans « populorum progressio » prônait le développement des peuples en se basant sur le capital humain et non économique, le pape Jean Paul II révèle dans « solucitudo socialis » que le travail ne doit pas chosifier l’homme, mais plutôt le personnaliser.
La découverte de l’ADN qui a ouvert aux biologistes une chance de faire une expérimentation sur le genre humain, a occasionné une manipulation humaine avec des conséquences à la fois bénéfiques et déplorables.
Quand en 1970 on utilisa pour la première fois les ultra son en temps réel, de progrès considérables ont été notés dans la visualisation du foetus. Malheureusement, au lieu de protéger ce petit être humain vivant sans défense, cette technologie a permis à certains médecins de violer le serment d’Hippocrate qui interdit de détruire la vie d’un patient.
Loin de croire que l’enfant qui n’est pas encore naît est un être humain et pas différent de nous, ces derniers ont fait sourd d’oreille à ce cri muet de l’embryon en danger de mort. Comme Saint Anselme ils devraient néanmoins savoir que c’est le silence qui fait beaucoup plus de bruit.
Depuis 1973, la légalisation de l’avortement aux USA a permis d’atteindre en dix ans seulement, un nombre considérable de 1.5 million d’avortement. Aujourd’hui, on en est arrivé aux environs de 4000 avortements par jour avec un coup allant de 300 à 400 Dollars par avortement. Le Docteur Bernard N. NATHANSON affirme que sur ce coût, 70% rentrent dans les mains du médecin avorteur.
De la correction thérapeutique des chromosomes altérés, on passe à la destruction de la vie en soulevant des problèmes moraux issues des possibilités qu’elle offre :
-Production des embryons humains à travers la fécondation in vitro
-Possibilité d’introduire des mutations voulues et présélectionnées comme
le choix du sexe de l’enfant et le choix de ses qualités intellectuelles
-possibilité d’une fécondation asexuelle par scissiparité transversale,
Clonation, etc.
Par de différentes méthodes, la science et la technique pensent ainsi pouvoir prendre en main le destin de l’humanité.
Tout cela se fait dans le méfie de la dimension unitrice et procréatrice du mariage. Il y a aussi la méconnaissance du lien entre la technologie et la morale sans oublier un certain hiatus entre la liberté et la responsabilité.
Le terme IVG Interruption Volontaire de
la Grossesse
cache en son sein une certaine hypocrisie. Les trois termes qui se succèdent pour former un sigle semblent positiver le meurtre que cache l’avortement. La bible met en effet l’accent sur l’altérité qui se trouve dans l’altruisme. Nous devons aider l’autre mais ceci par rapport à notre vie. « Aime ton prochain comme toi-même ». Et si donc tu étais l’embryon en question, choisirais-tu d’être avorté ?
Se respecter soi-même, c’est se donner toutes les possibilités d’un épanouissement psychologique, moral et spirituel. Il ne faut pas se négliger ! Il faut se respecter en respectant sa vie, en respectant la vie de l’autre et en aidant l’autre à respecter votre vie. Le désir de la vie, l’instinct de conservation et la transcendance de la personne sont le commun de tout homme. On veut la vie. Même le foetus craint la mort. Nous dirions plutôt comme blaise Pascal : « L’homme passe infiniment l’homme ».
Pour une vision unitaire, globale de la personne, il ne faut pas séparer le corps de l’âme. Le problème que soulève l’avortement se porte donc en une triple question :
-Si j’avorte, qu’adviendra-t-il ?
-Si je n’avorte pas, qu’adviendra-t-il ?
-Et qu’est-ce que Dieu pense de l’une ou l’autre des deux positions
En réalité, la conscience n’est pas créatrice de la vérité car celle-ci existe bien avant dans la conscience. C’est la vérité qui la provoque pour qu’elle s’éveille. Et si nous acceptons que la vérité nous a créé, nous devons toujours nous y référer. Comme nous le dit Livio Melina, la conscience est le témoin d’une vérité qui la précède et qui la dépasse.
La reconnaissance de la vie humaine comme un don de Dieu est donc indispensable. La vie a sa source en Dieu. Dieu est le seul maître depuis son commencement jusqu’à son terme. Il en a confié la gestion à l’homme. Ce principe fondamental doit être au centre de toute prise de décision en ce qui est de l’avortement. La personne a droit au respect, à la défense et à la promotion de sa vie
Elle a aussi droit à sa dignité de personne dotée d’une âme spirituelle et appelée à la communion avec Dieu. La personne n’est pas un objet dans les mains de la science. La science est appelée à son service sans être la ruine de son âme. L’intension sur le corps humain implique l’intension de l’éthique. Il faut avant tout le respect de la dignité de la personne, fut-elle l’embryon, car lui aussi est un citoyen qui a des droits et qui attend d’accomplir des devoirs plus tard. Il faut donc que de la donation réciproque de l’amour conjugale sorte la vie.
L’embryon ne doit pas être considéré comme un simple amas de cellules. Dès qu’on reconnaît l’humanité de l’œuf formé, il faut reconnaître son être personnel. Embryon, foetus, enfant : quelle différence ! Le statut juridique de l’embryon pose problème à ceux qui, avec mauvaise foi, refuse l’évidence. Dès l’instant t de sa conception, il est personne.
L’enfant a de plus le droit d’être conçu, porté, mis au monde et éduqué dans le mariage. C’est par rapport à son identité et à ses parents qu’il peut définir sa personnalité. De la même façon, les parents doivent trouver de leur enfant, la confirmation de leur amour. C’est par ailleurs en conservant l’union et la procréation que l’acte conjugal garde son sens de dignité.
Le Pape Jean Paul II dans « Evangelium vitae » remonte au premier crime de Caïn pour dénoncer tous les motifs servant de base à l’élimination de la vie. Pour lui, l’avortement, de même que la peine de mort est une offense à la dignité humaine. Ces pratiques relèvent du relativisme moral et favorisent le culte du moi qui est à l’origine de la culture de la mort.
Pour lui et pour nous aussi, la meilleur politique défend la vie comme première loi élémentaire. Elle prône l’indissolubilité de la vie, l’irréductibilité de la vie et l’inviolabilité de la vie.
Pour la culture de la vie, il faut ainsi annoncer la vie, célébrer la vie et servir la vie. Dans ce sens, sauver la vie suppose de la défendre contre toutes les menaces qui viennent de la science, de la cité ou de la bêtise humaine.
« Dei gloria homo vivent » !
Théon TUYISABE
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Le mariage ou le célibat consacré, une même vocation
Les changements des mentalités et la liberté d’expression de ses derniers temps versent le monde devant une série d’interrogations où l’on se permet déjà de dénoncer la décision d’interdire le mariage des prêtres.
D’aucuns estiment qu’à l’époque, une telle mesure venait à point nommé parce que la gestion des biens de la paroisse devenait de plus en plus difficile avec des prêtres qui devaient s’occuper de leurs familles. Des excès avaient été signalés comme le favoritisme. En effet, s’il fallait être fils d’un évêque pour être évêque, voici que l’Eglise n’était pas trop différente du gouvernement le plus corrompu du monde.
L’interdiction du mariage des prêtres dans l’Eglise Catholique Romaine a donc coupé court avec tous ces âneries qui ternissaient l’image de ce que Dieu lui-même a investi. Nous disons que l’Eglise est Sainte. Pour l’être davantage, il fallait qu’Elle se débarrasse de telles pratiques.
Toutefois, nous affirmons aussi que l’Eglise est en marche. Elle est terrestre et va vers
la Sainteté. Ceci
veut dire qu’Elle n’est pas encore totalement parfaite.
Une telle affirmation est d’autant plus vraie que même la décision de l’évêque de Rome ci-haut évoquée n’a pas extirpé à jamais le péché dans l’Eglise. L’interdiction du mariage des prêtres est perçue dans certains milieux comme une loi contre nature. Chaque être vivant est né d’un autre être vivant. Avant de mourir, il a donc l’obligation de laisser sa progéniture si il en est capable. Les sociétés africaines le savent bien et enterrent d’une façon spéciale quelqu’un qui meurt sans enfant. C’est une autre manière de réparer le tord fait à la nature.
Mais ce qu’il faut reconnaître est que l’acte posé par ce successeur de Pierre n’était pas pour répondre à un besoin historique mais plutôt c’était le fruit d’une révélation. C’est la loi divine qui s’est imposé sur l’organisation de l’Eglise qui n’est par ailleurs pas de ce monde. Le pape Jean Paul II en donne une explication éloquente dans son livre « Résurrection, mariage et célibat : l’évangile de la rédemption du corps ».
En effet, comme nous le disions dans les précédents articles, on se marie par amour et pour l’amour. La vocation du mariage est donc l’amour. Or, Dieu est Amour. Cet Amour n’est rien d’autre que
la Sainteté.
Dieu
seul est Saint. En quelque sorte, l’homme et la femme, par le mariage s’orientent vers
la Sainteté. Ils
cheminent ensemble pour aboutir à
la Sainteté.
L’homme épouse une femme pour qu’ils soient toutes les deux dignes d’être épousés par le Christ. Le mariage d’un homme et d’une femme fait l’Eglise. Et le Christ, en épousant l’Eglise, il épouse cet homme et cette femme. L’union entre le Christ et ce couple humain forme une Communauté Sainte. Par le Christ, l’homme et sa femme deviennent Saints, réalisant ainsi leur vocation.
Une telle argumentation théologique s’applique de façon identique pour le célibat consacré. Qui dit consacrer dit se donner entièrement. Et comme le prêtre est consacré à Jésus Christ, cela veut dire qu’il s’est entièrement donné au Christ. Il est épousé par Lui. Leur Communauté est aussi Sainte que la première. La vocation du célibat consacré étant
la Sainteté
, il s’en suit que le mariage et le célibat consacré sont théologiquement parlant identiques. Seulement il faut reconnaître que la voie du célibat consacré est plus directe car elle unit une seule personne à la personne du Christ tandis que la voie du mariage unit deux personnes au Christ. C’est pour cette raison qu’on dit que le célibat est premier par rapport au mariage. Il a une supériorité théologique d’état dans le rapport avec le Christ.
En d’autres termes, le célibat consacré est un état des privilégiés. Toutefois, il faut reconnaître que plus on est privilégié, plus on est puni en cas de malhonnêteté.
Mais, cela n’autorise pas les chrétiens à indexer toujours les prêtres lorsqu’il leur arrive de faillir à leur mission. Le maître disait à Simon Pierre, « Tel vous jugez les autres, tel on vous jugera !».
Le mariage d’un prêtre est certes comparable à la polygamie pour un chrétien, mais aussi l’infidélité du laïc n’est pas trop différente de l’infidélité d’un prêtre. Quand le cardinal Ratzinger, actuel Benoît XVI disait que la question du mariage des prêtres est une affaire close, beaucoup se sont moqués de cette affirmation. En réalité, ils n’ont pas compris qu’on est ici en face d’un mystère réveillé qu’il faut accueillir.
Dans nos sociétés africaines, surtout en campagne où seul le prêtre a une voiture, de beaux vêtements et sûrement un peu de sou pour faire l’aumône, il est normal que nos jeunes sœurs en quête du meilleur se confient à lui.
A vrai dire, personne ne peut lire les intensions de ces jeunes filles. Peut-être qu’au départ c’était du sérieux ; mais plus elles s’habituent au prêtre, plus elles ont tendance à le considérer comme un homme ordinaire, allant parfois à lui tendre des pièges.
Ceci est très grave de leur part car, après avoir apprivoisé Satan, elles le proposent à l’homme d’Eglise qu’est le prêtre exactement comme Eve a fait à Adam. Bien que le prêtre soit perçu comme le Christ (son mari), il reste homme. Il n’est donc pas évident qu’il réponde toujours « Eloigne-toi Satan ! ». Faible comme les autres, il arrive même que ce soit lui qui pose le premier geste. Là c’est plutôt le chrétien qui pourrait dire « éloigne-toi Satan ! ».
Seul sur un territoire qui dépasse parfois la commune, le scandale posé par un prêtre est vite relayée par la radio trottoir, escalade les montagnes à la vitesse de croisière jusqu’à ce que le simple paysan arrive à se dire: « Et ces prêtres ! ».
Le grand problème dans tout ça est l’implication des chrétiens dans la propagation de ses rumeurs parfois fausses. Et si elles sont vraies, le danger qui se perçoit est que se sont souvent des chrétiens et chrétiennes qui sont concernés par l’affaire, donnant raison à tous ceux qui n’attendent qu’une occasion pour s’attaquer à l’Eglise.
Notre article n’a nullement l’intension de défendre ni l’un ni l’autre. Il ne cherche pas à accuser non plus mais se veut de situer les responsabilités de chacun dans sa mission d’apôtre du Christ.
La vie à la paroisse et la vie en famille ne sont guère différentes. Marié au Christ directement ou marié au Christ via sa femme, les contraintes sont toujours là, aussi dures chez l’un comme chez l’autre. La loi naturelle ne s’oppose pas à la loi divine, elle y est incluse.
C’est cette loi divine qui donne raison à la possibilité de l’abstinence, une valeur qui, lorsqu’elle manque dans le couple expose la famille à tous les maux. Non seulement l’abstinence permet la continence, la fidélité et la chasteté, elle nous protège aussi contre les désordres issus de nos désirs charnels.
L’homme ne s’accouple pas avec une femme comme le fait une chèvre. Il y a des préliminaires qui ne sont véritablement possible que quand il admet l’abstinence comme une valeur possible. Jésus l’a été jusque au bout, pourquoi pas moi ou toi. La biologie confirme par ailleurs qu’aucune complication physiologique n’est issue de l’abstinence. Si on n’y parvient pas, il faut peut-être chercher la cause dans sa façon de se comporter, dans son entourage, dans ses convictions…dans son moral.
Quelque soit l’état dans lequel on se trouve, pour mener une vie morale épanouissante, surtout en matière de sexualité, il faut suivre le maître de la morale. Celui-ci n’est rien d’autre que Jésus Christ.
Théon TUYISABE
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La gestion de l’économie familiale.
Lorsqu’un homme et une femme décident de s’unir dans l’acte du mariage, ils commencent une nouvelle vie. Et dès qu’ils se mettent ensemble, il y a des normes qui s’imposent. La société est d’ailleurs à la base de deux personnes.
Après le mariage, l’un ne peut plus, par exemple, fêter sans l’autre. En général, l’union des personnes se concrétise par des conventions, des pactes, des accords, des traités…qui sont les niveaux d’engagement au nom de la sociabilité. Ils accroissent le sérieux de l’idéal poursuivi. Se mettre ensemble est donc finalement un domaine juridique.
Les époux, par le mariage, sont ainsi soumis à un régime matrimonial, ce statut qui règle leurs intérêts pécuniaires. Il peut s’agir en effet de la séparation ou de la communauté des biens.
Par la séparation des biens, chaque époux garde la gestion de ses biens propres. Un tel régime matrimonial a ses avantages et ses inconvénients. Comme avantages, nous pouvons noter entre autre la protection du patrimoine familial. Pour les époux commerçants par exemple, il permet de sortir de l’endettement sans qu’on saisisse tous les biens de la famille. En effet, seules les biens appartenant au conjoint endetté sont concernés. Malheureusement, le problème que suscite ce régime reste sans conteste la spéculation sur les avoirs.
Si par le mariage on accepte de tout partager, cela suppose qu’on se supporte dans la réussite comme dans l’échec. L’amour comme don total est dans le régime de séparation, tronquée puisqu’elle obéit à une certaine norme, une certaine raison. De graves problèmes surviennent d’ailleurs en cas de divorce car, celui qui a aimé plus, qui n’a fait que donner de l’amour et des cadeaux risque de se retrouver ruiné en face du conjoint qui a tout calculé dès le départ.
L’Eglise catholique, qui ne reconnaît même pas le divorce recommande à vive voix la communauté des biens. Celle-ci est la seule qui soit conforme à l’authenticité de l’amour. Commerçant ou pas, juriste ou pas, l’amour doit dépasser toutes les spéculations et entraîner les époux dans cette ouverture à la vie. Il ne faut donc pas chercher la réussite dans la vie mais plutôt, la réussite de la vie.
Le budget familial engage l’homme et la femme au même pied d’égalité. Ni l’homme ni la femme, personne n’ a le droit de le dépenser sans l’avis de l’autre. La société burundaise a longtemps permis à l’homme de vendre la banane, la vache, la chèvre…sans que son épouse intervienne. Le même homme s’est permis d’aller prendre la brochette et le primus tous les soirs, laissant la femme à la maison sans devoir rendre compte sur ses dépenses. Ceci est dépassé.
En ville où tout est calculé, les rivalités entre parents et beaux parents se font alors sentir, menaçant parfois la stabilité du couple. La réussite de cette astuce d’un couple ami d’origine camerounaise vaux la peine que nous vous la livrions dans cet article.
En effet, chaque fois que la mère de N’goy venait rendre visite à son fils, elle se plaignait que sa belle fille ne s’occupe pas d’elle. Elle la trouvait irrespectueuse et mal éduquée.
Pour couper court à cette situation ; Monsieur N’goy a décidé de ne plus donner de l’argent ni à sa maman, ni à son papa, ni à ses frères, ni à ses sœurs et ni à aucun autre membre de sa famille. Le budget familial étant le même, madame N’goy devait s’en occuper tandis que lui s’occuperait dorénavant de la maman, du papa, des frères, des sœurs et de toute la parenté de sa femme.
L’effet qu’un tel jeu a produit est qu’après quelques temps, la maman de N’goy n’adressait plus la parole à son fils. Elle disait : « Je ne reconnais plus mon fils. Si ce n’était que sa femme, moi et les miens ne serions plus ». De l’autre côté, le père de madame N’goy disait : « vraiment, ma fille a trouvé un bon mari. Même si elle ne me donne rien, ce que son mari fait à moi et à ma famille nous honore tous ».
De leur part, monsieur et madame N’goy savaient, comme Karol Woytela dans les vendeurs d’Orphée, que le poids de l’or n’est pas la quantité qu’il pèse mais plutôt l’intensité d’amour dont il est chargé. Ils assumaient donc leur acte avec fierté.
Comme le dit Paul VI dans populorum progressio, la propriété privée est inscrite dans l’homme. Ainsi, la vie du couple se conçoit d’abord et avant tout entre l’homme et la femme. L’aide à la grande famille ne devrait en aucun cas briser l’harmonie conjugal. L’intérêt du couple prime sur tout.
Mais, que ce couple se ferme sur le reste de la famille, cela relève de l’égoïsme qui à la longue détruira le couple lui-même. Pour Saint Jean, si quelqu’un aime les biens de ce monde, il ne possède pas en lui l’amour. Tout ce qui appartient au monde- les mauvais désirs de la nature humaine, le désir de posséder ce que l’on voit et l’orgueil suscité par les biens terrestres- tout cela passera.
Théon TUYISABE
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