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  FAMILLE AFRICAINE

Voeux de nouvel an 2007

28 Décembre 2006, 19:01pm

Publié par Pierre THEON

            Tout coule, tout change ; disait Héraclite. L’année 2006 vient de partir, l’autre arrive. Beaucoup de réalisations sont remarquées dans nos familles respectives, et nous de notre part, nous nous réjouissons de la naissance de ce site, votre site sur la famille africaine.

 

            Ce que nous retenons de plus grand pour l’année défunte, c’est que nous sommes encore en vie. Pour Socrate, la vie vaut la peine d’être vécue. Ceux qui ont passé 2006 en famille devraient se réjouir car, nous l’avons souvent dit, la famille est le lieu le plus privilégié pour l’épanouissement de tout être humain.

 

          Quant à ceux qui se sont séparés de leurs familles et qui nourrissent l’espoir de se retrouver ensemble, nous leur formulons ce vœux : Qu’ils se retrouvent au cours de l’année qui vient !

 

          Nous vous remercions pour votre attachement à ce site, vous avez été avec nous dans les réflexions sur la famille. Nous sommes convaincu que tout projet de développement qui ne tient pas compte de la famille dans ses divers niveaux n’aboutit à rien. De ce fait, nous vous promettons de rester fidèle à nos engagements durant l’année 2007. Pour aider la famille, nous pensons qu’il faut la comprendre d’abord, l’aimer ensuite et la promouvoir enfin.

 

  Meilleurs vœux à toutes les familles, que l’année 2007 comble toutes vos attentes !!!

 

                                                                

 

                                                                           www.Familleafricaine.over-blog.com

 

 

 

 

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La famille modèle

23 Décembre 2006, 12:43pm

Publié par Pierre THEON

La famille idéale

 

 

Les multiples contactes que nous avons menées auprès des familles nous ont incités à vouloir chercher une famille idéale. Le travail est devenu pénible dès lors que nous avons constaté qu’il est facile de se l’imaginer que de la trouver concrètement sur le terrain. Chaque famille a en effet ses spécificités.

 

A l’occasion de cette fête de Noël 2006, notre attention dans cet article se porte sur la famille idéale que beaucoup estiment être la sainte famille : celle formée par Marie-Joseph et Jésus.

 

En effet, il est facile de mettre en indexe les familles monoparentales, les familles homosexuelles…comme n’étant pas des exemples de famille. Le mot famille, quoi que très large en Afrique (il englobe la grande famille, le foyer, les morts et les enfants à naître…), se comprend mieux quand il s’agit de parler de papa-maman et enfants.

 

Une telle structure se présente dans la sainte famille car on a papa Joseph, maman Marie et leur fils Jésus. Toutefois, les Ecritures nous révèlent que Joseph n’est pas le géniteur de Jésus. Il est l’époux virginal de Marie.

 

Une telle vérité signifie que la relation entre Marie et Joseph n’est pas celle d’un mari avec sa femme à laquelle nous sommes habitués. Ce qui est évident, Joseph n’a jamais connu Marie. Or, pour que le mariage ait lieu ; pour qu’on puisse dire que tel est mari de telle, il faut aussi et surtout la consommation du mariage.

 

L’écrivain sacré témoigne que le mariage entre Marie et Joseph n’a pas été consommé. Il n’a donc pas eu lieu. En d’autres termes, Marie n’est pas la femme de Joseph. Le vocabulaire utilisé couramment est « Joseph le protecteur ».

 

Il va de soi qu’une telle famille ne puisse pas être le modèle de famille. Sans risque de se tromper, un couple qui choisirait de vivre comme Marie et Joseph, non seulement il n’aurait pas d’enfant, mais aussi il finirait dans l’illusion.

 

En quoi dit-on alors que la sainte famille est l’exemple pour toute famille ?

 

Nous avions dit dans l’article Le parallélisme entre le mariage et le célibat consacré que lorsque la valeur de l’abstinence manque dans le couple, la famille s’expose à tous les maux. La vie ensemble au sein du couple peut basculer. Et, quoi que nous reconnaissons que Jésus est le seul a avoir réussi à vivre parfaitement cet abstinence, l’Eglise catholique reconnaît aussi que Joseph n’a connu Marie ni avant, ni après la naissance de Jésus. Ceci signifie que le couple Marie-Joseph fut alors un exemple parfait de continence.

 

D’autre part, il est incontesté que Marie et Joseph ont vécu ensemble en tant que mari et femme au risque de faire croire aux Juifs que Jésus était le fruit de leur union. Ils disaient : « n’est-ce pas lui le fils de Joseph et de Marie ?»

 

Cela veut dire que la sainte famille a été comme les autres familles. Elle brillait peut être beaucoup mieux que d’autres mais elle était elle aussi soumise aux mêmes conditions vitales. La tradition nous raconte que Jésus a été charpentier comme son « père », que Marie et Joseph ont bien pris soin de lui jusqu’à l’âge adulte. Ainsi la sainte famille de Nazareth aura de ce point de vue été alors une famille comme les autres.

 

Néanmoins, comme l’affirme le pape Jean Paul II, le mariage de Marie et de Joseph  cache en même temps en soi le mystère de la parfaite communion des personnes, de l’homme et de la femme, du pacte conjugal, ainsi que le mystère de cette exceptionnelle continence pour le Royaume des cieux.

 

C’est en effet dans les conditions nazaréennes du pacte de Marie et de Joseph, dans le mariage et la continence, que s’est réalisé le don de l’Incarnation du Verbe éternel. Marie et Joseph, dans leur alliance matrimoniale ont vécu la plénitude de la continence. Et c’est au sein de la Vierge Marie , parfaitement gardé par la continence consentie de Joseph, qu’est né le Fils de Dieu consubstantiel au Père.

 

 La sainte famille de Nazareth réunit ainsi à la fois la vie consacrée et la vie conjugale. De ce fait, elle est idéale. En effet, Marie et Joseph, ayant vécu la continence jusqu’au bout, ils ont vécu le véritable sacerdoce. La virginité de Marie trouve aussi sa permanence dans ce fait de se consacrer entièrement à son fils Jésus. Elle est l’Immaculée conception, épouse du christ par excellence. De même, Joseph qui n’a pas pris d’autre femme et qui a consacré sa vie entière à Jésus témoigne aussi qu’il a épousé le christ.

 

Jésus, fils de Marie et Joseph aux yeux des hommes est aussi l’époux de ces derniers. Toutes leurs vies durant, Mari et Joseph se sont réservés un attachement particulier. Mais le plus grand attachement qui fait de leur union une famille idéale, c’est l’attachement à Jésus-christ, Fils de Dieu. Car, le critère ultime de la parenté de Jésus c’est « faire la volonté de Dieu ».

 

 

Théon TUYISABE

 

 

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La place de l'acte sexuel dans l'amour conjugal

18 Décembre 2006, 17:48pm

Publié par Pierre THEON

L’identité théologique de l’acte sexuel

 

Certains philosophes parlent de l’âme du monde comme une réalité d’où découlent toutes les individualités. Cette âme du monde marque l’unicité du monde. Mais, l’individu ainsi compris n’est pas susceptible de connaissance. Il est clos. Or, la connaissance fait sortir l’individu de lui-même. Seul Dieu en est capable, c’est pourquoi Aristote dit qu’Il est la pensée de la pensée.

 

L’individu fermé sur lui-même ne peut rien connaître et rien ne peut le connaître. Au 18ème siècle, les modernistes, voulant appliquer ce concept sur l’homme, ont trouvé que celui-ci a tout. De ce fait, l’homme doit être libre. Et, dans la tentative de répondre à la question de Kant: « Qu’est-ce que l’homme ? », un groupe de philosophe a plutôt envenimé la situation.

 

L’homme ayant été créé à l’image de Dieu, il sort du concept d’individu pour prendre le concept le plus large : celui de personne. Au départ désignant le masque que portaient les acteurs de théâtre, personne dépasse individu et se place dans le monde spirituel. C’est une ouverture vers d’autres réalités. Par personne, on a l’intelligence et la volonté. Sur ce, l’amour est l’acte révélateur de l’intelligence et de la volonté. Cette autonomie aimante de la personne s’appelle ainsi la réciprocité.

 

La personne est donc inconcevable sans relation avec les autres. C’est dans ce sens que le pape Jean Paul II dira que l’homme a besoin de sortir de lui-même pour rechercher la vérité et l’amour et accueillir la vérité de l’amour qui s’offre à lui. L’homme est en ce sens image de Dieu de par sa partie relationnelle.

 

Le besoin de vérité et d’amour ouvre l’être à Dieu et aux créatures. Il l’ouvre aux autres spécialement dans le cadre du mariage et de la famille. Il y a deux façon d’être de la même réalité personne : la masculinité et la féminité. L’un sans l’autre n’est pas l’homme. L’homme masculin à lui seul n’est pas tout l’homme. Il a besoin de la féminité pour être complet, pour former l’homme. Toutefois, cette union homme-femme n’est pas indifférenciée, chacun garde son identité : c’est l’unité duelle.

 

La communion n’advient effectivement que dans le don sincère de soi. C’est un don total et réciproque de soi qui se réalise pleinement dans l’acte conjugal, l’amour conjugal au plan humain. Le don total n’est en effet possible que si il implique l’usage du sexe. L’amour conjugal entre les époux ne s’épuise pas néanmoins dans l’acte sexuel qui bien sûr est le lieu où ils deviennent une seule chair. Il s’ouvre aussi à la transmission de la vie.

 

Le sexe ne s’utilise pas comme un bras, une jambe… car il relie le corporel et le spirituel. Il a une signification théologique. En quelque sorte, l’amour humain n’est pas neutre par rapport à l’amour divin.

 

Quand on parle de l’acte sexuel, on pense à l’orgasme : le moment où on donne sa vie. Et Si l’on quitte la sphère humaine, on dirait que le Fils aime en extase toujours son Père et inversement. Leur extase réciproque est une personne c’est-à-dire l’Esprit-Saint.

 

Et comme l’amour conjugal a sa source suprême en Dieu, la rencontre entre l’homme et la femme n’est pas le fait du hasard. Dieu l’a fait pour manifester son amour dans le monde. L’amour conjugal a donc quelque chose à nous dire sur ce qu’est l’amour de Dieu. Elle réalise le dessein de Dieu, le dessein de l’amour, l’alliance Dieu-homme.

 

Comme le disait Monseigneur Isidore de Souza, le lit conjugal est comme l’autel tandis que l’acte sexuel est comme l’eucharistie. L’orgasme pris comme le se laisser-faire de extase correspond alors justement à cet instant où le pain et le vin, fruits de l’effort humain sont transformés par la puissance divine pour devenir le corps et le sang du Christ.

 

Par l’extase la femme se donne totalement à l’homme et vice versa. Les deux ne se contrôlent plus, ne savent plus ce qu’ils disent et se laissent emporter complètement l’un vers l’autre. Il n’y a plus de limite entre eux, ils deviennent un. Chacun se vide dans l’autre et s’efface pour mourir en lui. Cette mort métaphysique brise toutes les barrières qui les séparent. C’est un effacement qui permet au couple de goûter aux délices du ciel. Par ailleurs, Dieu s’est aussi effacé au moment de l’incarnation en devenant chair.

 

L’extase révèle alors la donation du Fils lorsqu’il a accepté de devenir homme et d’habiter parmi les hommes. Le même Don, Jésus le réalisera toute sa vie sur terre mais aussi et surtout sur la croix quand il expira son dernier soupir. En disant : «Père, je te remet mon Esprit », Jésus retourne tout entier au Père. Il libère son Esprit et se donne jusqu’à la mort. Cette dernière mort n’est pas que métaphysique, elle est aussi naturelle.

 

C’est par ce retour que le Fils emporte avec lui l’homme. C’est ainsi qu’il rachète l’humanité par son triomphe sur la mort qu’indique la résurrection.

 

Dans ce sens, l’acte sexuel ainsi conçu est une occasion de sanctification. Non seulement il rapproche l’homme de sa femme, mais aussi, il rapproche les hommes de Dieu. C’est l’acte sexuel qui marque la supériorité de l’amour conjugal sur toutes les autres amours possibles. Un homme peut aimer sa fille, sa sœur, son chien, son jardin ou son cartable mais, il ne peut pas se donner totalement à eux.

 

Seul la relation entre l’homme et la femme est parfaite. Le don n’est, au plan humain, total que si il y a usage du sexe. L’acte sexuel unit les cœurs et les corps, voilà pourquoi il doit garder sa place dans la vie du couple. Sa banalisation est une atteinte à la dignité de l’amour.

 

Toutefois, l’acte sexuel procède d’un choix responsable. La honte marque la prise de conscience de la masculinité ou féminité et l’absence de honte manifeste la stabilité dans la relation de l’un à l’autre.

 

La communion de l’homme et la femme exige une stabilité que seul le mariage peut assurer. C’est enfin cette manière de considérer l’homme comme image de Dieu qui lui arrache à l’isolement.

 

Théon TUYISABE

 

 

 

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Le divorce, un droit ou une négation de droit

15 Décembre 2006, 12:18pm

Publié par Pierre THEON

Le droit au divorce comme menace du mariage et de la famille

 

Dans Le féminisme et l’existentialisme athée, nous avons eu à montrer comment les revendications des femmes ont porté sur le droit à la contraception, à l’interruption volontaire de grossesse et à l’égalité des hommes et des femmes dans les conditions de travail.

 

En dénonçant le harcèlement sexuel, le viol…les féministes ont réclamé la libre disposition de leur corps, rendant ainsi les relations intra-conjugales plus ou moins détendues. C’est dans ce contexte même que le droit au divorce a été soutenu et défendu par beaucoup de juristes.

 

Malheureusement, ce droit au divorce se révèle être le refus délibéré au droit d’amour. Le divorce détruit la famille, ridiculise le mariage et s’attaque à l’amour. Le divorce est une contradiction à l’amour divin, c’est une négation de la communion trinitaire. Il met en avant la séparation, la désintégration, la dislocation, bref l’éclatement de l’unité.

 

Le dictionnaire Larousse définie le divorce comme une rupture juridique du lien  civile prononcée par un jugement. Il advient par consentement mutuel, soit à travers la demande conjointe des époux, six mois après le mariage, soit à travers la demande acceptée par l’autre conjoint sans délai prévu par la loi.

 

D’autre part, le divorce peut être sollicité par voie contentieuse lorsque la demande repose sur une faute du conjoint (adultère, violence grave, menace potentielle ou effective contre la vie du conjoint). Cette demande n’est pas limitée par un délai. De plus lorsque la demande porte sur la rupture de la vie commune après six années de séparation, cette même voie contentieuse est empruntée par le demandeur dans le cas de séparation prolongée ou de troubles mentaux.

 

La procédure de divorce suit habituellement trois étapes à savoir :

 

-Adresse de la requête de divorce au tribunal de grande instance du domicile conjugal ou du domicile de l’époux défendeur

 

-La lecture de la requête par le juge qui se déclare compétent ou non

 

-La convocation des conjoints  soit pour la conciliation, soit pour la procédure de divorce proprement dite.

 

Pour Bernard Häring, le divorce est une mort morale, spirituelle et civile du lien matrimonial parce qu’il intervient lorsque les époux ne s’aiment plus. On a souvent mis au premier plan l’infidélité comme cause du divorce, mais en réalité, les raisons sont si multiples. Une affaire banale peut même fragiliser le couple le plus uni si elle n’est pas traitée à temps. L’incompatibilité d’humeur, l’alcoolisme, le tabagisme, l’excès de colère, la négligence ou même l’indifférence de l’un face aux problèmes de l’autre conjoint sont quelques unes des exemples à l’origine du divorce. A vrai dire, aucune raison n’est moindre. Même l’ingérence des beaux parents dans les affaires du couple peut parfois fragiliser l’unité de ce noyau familial. Les faux conseillers ou les faux amis en sont d’autres causes.

 

En réalité, c’est la colère qui guide les candidats au divorce. La reconnaissance du droit au divorce est de ce fait, une erreur car de la colère rien de bon ne sort.

 

Ce serait toutefois manquer de modestie que de vouloir jeter l’anathème sur tout les divorcés. Quelques fois, il faut accepter qu’ils souffrent de cette séparation. Il faut partager leur souffrance en les aidant à s’en sortir. Au départ, personne ne souhaite le divorce. Mais, des fois, celui-ci s’impose comme seul recourt. Un évêque français a, dans son livre  Divorcés remariés mes frères, témoigné sa compassion envers ses personnes éprouvées par la condition de la vie. Malheureusement, il a allumé la polémique car, dans le droit canon, le divorce est une notion inconnue. En termes clairs, le divorce n’est pas accepté par l’église catholique. Aux pharisiens qui trouvaient que même Moïse a accepté le divorce en commandant à l’homme de donner une lettre de divorce à sa femme pour la renvoyer, Jésus répond : « C’est à cause de la dureté de vos cœur que Moïse a fait cela ». Il resitua alors sa position en disant : « Au départ, ce n’était pas ainsi ».

 

Si le mariage revêt le caractère d’un don exclusif et sans réserve des époux l’un à l’autre, c’est parce qu’il est conçu sur le modèle prophétique du rapport de Dieu au peuple de l’alliance. C’est sous cet aspect que le sacrement fait du mariage une réalité humaine devenant symbole et véhicule de la grâce de Dieu. Pour ce faire, la permanence de l’union conclue dans l’optique sacramentelle appartient à la révélation chrétienne et requiert non seulement une attitude de foi, mais aussi un devoir de conformité à l’engagement pris.

 

L’indissolubilité du mariage, comme on peut le pressentir, s’oppose au divorce et fait prévaloir le caractère perpétuel du lien qui unit les époux. En conséquence, le conjoint marié canoniquement puis divorcé et remarié civilement ou ayant adopté l’union libre devient adultère impénitent et polygame (soit de fait, soit par analogie).

 

Être divorcé est mauvais en soi, mais se remarier au mépris du premier mariage en est une autre. Le mariage étant un sacrement, celui qui le reçoit doit être en Etat de grâce, c’est-à-dire sans péché. A moins qu’il s’agisse du sacrement de pénitence, le divorcé n’a en réalité droit à aucun autre sacrement. Le divorcé ne peut donc pas se remarier, et si il le fait, il est dans le péché. Il ne peut non plus communier. Le remariage des divorcés est finalement une question close, comme celle du mariage des prêtres.

 

 

Théon TUYISABE

 

 

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La solidarité et l'entraide familiale

9 Décembre 2006, 13:21pm

Publié par Pierre THEON

Résumé de l’exposé  du professeur Albert NOUHOUAYI  aux membres de Lions International District 403A-Région 12-Zone 121 Club Cotonou-Dauphin, Septembre 2005

 

 

Les fondements culturels et humains de la solidarité et de l’entraide justifient pourquoi les deux valeurs méritent d’être cultivées.

 

L’adjectif solidaire se dit des parties interdépendantes d’un tout. Une chose est dite solidaire d’une autre quand elle est liée à cette autre chose ou en dépend. En affirmant que les murs d’un édifice sont solidaires les uns des autres, cela montre que cet adjectif s’applique aussi bien aux hommes qu’aux choses.

 

S’agissant de l’homme, on dit qu’une personne est solidaire d’un autre quand toutes les deux partagent en commun des droits ou obligations. Ou encore, une personne est solidaire d’une autre quand toutes les deux se trouvent dans une interdépendance d’intérêts. Les membres d’une même famille sont solidaires les uns des autres, et se doivent à ce titre, une mutuelle assistance.

 

Un philosophe du nom d’Aristote rappelle dans son livre « Ethique à Nicomaque » que l’homme est un animal politique, autrement dit, un être social. Et si nous lui concédons cette affirmation, nous reconnaissons aussi que l’homme n’est pas le seul animal social. A ses pieds se trouve la société des fourmis, très bien organisée, structurée et hiérarchisée.

 

Au dessus de sa tête se trouve celle des abeilles, sans compter les autres animaux qui savent vivre en groupe et dont nous apprécions le sens organisationnel.

 

Seulement, si ce sens chez l’animal reste naturel et purement biologique, chez l’homme par contre, il s’agit d’un atout et d’une expression privilégiée de son esprit. Pour l’homme, former une société n’est pas une simple manifestation de l’instinct grégaire tel que cela existe chez les autres animaux. En réalité, il coûte à l’homme de vivre en société.

 

Sa société et sa sociabilité sont voulues, conçues et régies par tout un arsenal à la fois intellectuel, logique, affectif et éthique que seul l’homme est capable de produire et de se donner afin de pouvoir vivre dans un environnement proprement humain.

 

La société animale est le fait de la nature et est un héritage biologique. Par contre, tout l’homme et la société humaine sont un héritage social, culturel, c’est-à-dire voulu par la libre volonté de l’homme. Cet héritage est composé et produit par le sentiment et la loi. Il est transmis par l’éducation qui est elle-même un mécanisme éthique de socialisation.

 

Il existe certes une variété de modèles et de valeurs voulues ou non voulues, permises ou défendues : C’est le bien ou le mal. A travers l’échange de ces valeurs et contre valeurs, l’homme éprouve véritablement qu’il est un être social, engagé dans la vie de ses semblables. Il se mesure à l’autre et le perçoit comme son alter ego.

 

A partir d’ici, de l’animal à l’homme, les gestes et les conduites se ressemblent sans être les mêmes. Lorsque nous observons la fourmi prêter main forte à une autre fourmi pour le transport d’un fragment de maïs ou d’un cadavre de mouche, et lorsque nous voyons l’homme voler au secours d’un autre en proie à la misère ou affligé par une catastrophe naturelle, nous avons comme l’impression heureuse d’être en face de deux valeurs égales.

 

En fait, il n’en est rien. Chez l’animal, il s’agit d’une solidarité mécanique, tandis que chez l’homme, c’est la conduite est l’expression d’un effort de dépassement de soi, résultant d’un choix libre et volontaire. C’est d’ailleurs ici la victoire d’un sens moral du bien sur le mal.

 

La vie en société serait impossible s’il ne prévalait pas un système de relation de dépendance ou d’interdépendance, et des formes de solidarité fonctionnelles, régulées par la loi, les us et coutumes ou encore l’éducation. De plus, cette vie en société  et partant la vie humaine serait rigoureusement impossible si le plus faible ne pouvait pas compter sur celui qui sait préparer la pâte, si les riches ne pouvaient pas se mettre au service des pauvres…

 

La solidarité et l’entraide se trouvent à l’aise l’un à côté de l’autre tel l’altruisme, la générosité et le dévouement. Ce qu’évoque chacun de ces mots est une attitude opposée à l’égoïsme brut, et incite plutôt à s’intéresser aux autres, et à se dévouer pour eux. En cela, la vie sociale est ouverture par excellence. La vie individuelle ne peut pas être seulement une fenêtre à travers laquelle on voit les autres, mais aussi celle qui permet aux autres de nous voir.

 

Pour réfuter la loi du talion, le Maître disait : « Si vous faites du bien seulement à ceux qui vous en font, quel mérite y a-t-il là pour vous ? »

 

En exploitant ce passage, la solidarité n’est encore rien si elle doit tourner à l’intérieur de son cercle le plus immédiat. Certes, on ne pourrait empêcher un membre d’une famille d’être solidaire d’un autre membre de sa famille. Mais le sens éthique de cette valeur requiert qu’elle soit fondée sur l’amour, un amour désintéressé, généreux !

 

La vraie solidarité ne doit pas soutenir une cause injuste. La société protège le citoyen, mais elle sait aussi juger et punir l’injuste. La solidarité doit rester une valeur au service du bien. Malheureusement, ceci n’est pas toujours le cas dans certains groupes où elle fonctionne automatiquement et de façon aveugle. Il y aurait donc lieu de distinguer solidarité dans solidarité.

 

Il n’y a en fait pas de mal à faire le bien. Il n’y a pas de mal pour l’homme à faire du bien pour un autre homme. Le bien ne fait que du bien. L’homme a tellement de choses à donner à ses semblables qu’il ne peut éviter d’être solidaire.

 

La solidarité est une valeur nécessaire à la vie et à la survie de la société. Ne rien donner équivaut à une mort personnelle sur le plan social, car on ne contribue pas seulement à la réalisation de la société ou de l’humanité qu’en se donnant aux autres. On se réalise vraiment soi-même en réalisant un peu les autres. Ainsi seulement, parvient-on à s’assumer comme un héritage social.

 

Pour conclure, il y a lieu de se demander ce qu’aurait été le développement de l’Afrique si avec les richesses colossales, mais disparates, que nous lui connaissons, les Africains avaient su faire preuve de solidarité et d’entraide ?

 

Théon TUYISABE

 

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La fidélité conjugale

6 Décembre 2006, 20:08pm

Publié par Pierre THEON

 

 

La fidélité conjugale

 

 

Séminaire de recherche corrigé et revu, IPJPII, avec la collaboration de l’Abbé Félix MABOUNDU  Cotonou, Novembre 2006

 

 

Introduction

 

1.    Définition du concept de fidélité

 

1.1.     Décryptage nominal du concept de fidélité

 

1.2.     Fidélité dans la Bible

 

1.2.1.     Fidélité de Dieu

 

1.2.2.     Difficile fidélité des prophètes

 

1.2.3.     Fidélité de jésus

 

 

2.    Fidélité conjugale

 

2.1.     Sacramentalité du mariage

 

2.2.     Fidélité, bien du mariage

 

2.3.     Les obstacles à la fidélité conjugale

 

 

3.    Le rôle de l’Esprit Saint dans la fidélité conjugale

 

3.1.     L’Esprit Saint et le baptisé

 

3.2.     L’Esprit Saint, source de fidélité

 

 

4.    Suggestion pour une vie de fidélité

 

4.1.     Aimer en acte et aimer véritablement

 

4.2.     Action pastorale

 

 

Conclusion

 

Introduction

 

       Le mariage est l’une des institutions les plus importantes de toute communauté humaine. Pour les chrétiens de l’Eglise catholique, le mariage est plus qu’une institution, il est un sacrement. Ce sacrement repose essentiellement sur l’échange sacramentel des consentements des conjoints dans un amour vécu à l’exemple de celui du christ pour son Eglise. C’est un sacrement où les chrétiens sont engagés et appelés au don total d’eux-mêmes. Le consentement mutuel des époux est une parole qui implique la totalité de l’être des conjoints et exige de leur part une entière fidélité. Les époux se promettent de rester unis pour toujours.

 

       Cependant, comme le souligne le deuxième concile de Vatican «  la dignité de cette institution ne brille pourtant pas partout du même éclat puisqu’elle est ternie par la polygamie, l’épidémie du divorce, l’amour soi-disant libre, ou d’autres déformations »[1].

 

       Il faut reconnaître que cette dépréciation de la dignité du mariage est due à la fragilité de l’homme et de la femme, êtres marqués par le temps et péché originel, appelés à vivre ensemble dans l’amour conjugal.

 

       Aussi, cette nouvelle vie qui advient dans le sacrement du mariage n’est possible qu’avec l’aide de Dieu. Dans ce sens, le pape Jean-Paul II affirme : « Le don de l’Esprit est la règle de vie pour les époux chrétiens »[2]. C’est dans ce contexte que nous vous proposons une réflexion sur « La fidélité conjugale ».

 

       Notre étude comportera quatre chapitres. Nous définirons dans un premier temps le concept de « fidélité ». le deuxième chapitre portera sur la fidélité conjugale, le troisième évoquera le rôle de l’Esprit Saint dans la fidélité conjugale. Enfin, dans le dernier chapitre, il sera question des suggestions pour une vie de fidélité.

 

 

1.    Définition du concept de fidélité

 

1.1.     Décryptage nominal de la fidélité

 

 

Il s’agit de faire une approche phénoménologique de la fidélité en le décryptant de l’intérieur de notre expérience sensible.

 

Le mot fidélité suppose :

 

 

 

 

 

·      Engagement ou option

 

 

Engager, c’est lier, attacher quelqu’un par une parole, une promesse, une obligation. La fidélité implique une option de départ, laquelle peut prendre divers visages selon les contextes. On est fidèle à une promesse, à une résolution, à un projet, à un engagement, à une parole donnée. Ainsi la fidélité est l’ « exactitude à remplir ses engagements »[3]

 

 

·      Continuité

 

 

Le concept de continuité renvoie à la constance, la permanence dans le temps ou l’espace. La fidélité suppose donc la constance et la permanence dans une option prise[4]. Elle est une option de départ ou de continuité.

 

 

·      Créativité

 

 

Si la fidélité implique la durée, elle ne peut y être réduite. Elle est une expérience humaine. En toute rigueur de terme, on ne parle pas de la fidélité du soleil ou des mouvements astraux mais de leur constance ou de leur régularité. Pour être humaine, la durée impliquée par la fidélité doit être marquée au coin de la conscience et de la liberté. La fidélité, pour être humaine, ne peut se ramener à une réalité statique et répétitive, faite simplement de durée matérielle et ne consistant au contraire qu’à se réapproprier et à refaire sans cesse une option déjà prise, à rechercher les voies de la continuité dans les situations nouvelles et toujours mouvantes du présent[5].

 

 

·      Foi

 

 

La fidélité, conformément à son étymologie latine fides (fidelitas qui vient de fides) renvoie à une attitude de confiance et de foi. Une personne fidèle est une personne « en qui on peut avoir foi»[6].

 

 

La fidélité apparaît comme une option de départ ou de continuité en faveur de telle ou telle valeur en laquelle on a mis toute sa confiance.

 

 

 

 

 

 

1.2.     La fidélité dans la Bible

 

1.2.1.     La fidélité de Dieu

 

 

Dans l’Ancien Testament, Dieu décide, avec souveraine liberté, d’accorder son alliance à Israël en lui faisant des promesses et en lui dictant ses conditions. Par ce choix d’élection, Dieu s’engage personnellement par sa parole à rencontrer l’homme et accomplit ce qu’il dit.

 

Il est le « rocher » d’Israël (Dt32, 4), c’est-à-dire Celui qui ne change pas (Mt13, 6) ; sa fidélité est immuable, ses paroles sont vraies et ses promesses solides (amen). Ses promesses sont une parole sur laquelle Israël peut s’appuyer et fonder son existence. C’est pour cela, à Israël l’épouse qu’Il s’est choisie, Dieu exige une fidélité à l’alliance. Mais au long de l’histoire du salut, face à l’immuable fidélité divine, Israël a répondu par la constante infidélité (Is42, 18 ; Pr20, 6)[7].

 

 

1.2.2.     La difficile fidélité des prophètes

 

 

Les Saintes Ecritures contiennent des exemples de personnes qui ont essayé de vivre la vie dans la fidélité à Dieu, malgré leurs limites humaines. On les appelle les prophètes.

 

A travers la vie de certaines de ses grandes figures bibliques, nous apprenons que la fidélité est une décision inscrite dans l’histoire, dans le temps. Elle exige un effort de permanence et de constance, malgré les épreuves et les pièges du quotidien[8].

 

 

1.2.3.     Fidélité de Jésus[9]

 

 

Durant sa vie terrestre Jésus a été tout tourné vers son Père et tout tourné vers ses frères. Sa vocation fut l’accomplissement de la volonté de Dieu (Jn4, 34 ; 2Co1, 19-20). Toute sa vie terrestre fut un « oui » total et ferme à Dieu, même dans les moments les plus douloureux et les plus critiques (Mt4, 5-10 ; Lc22, 40-44 ; Mt27, 40).

 

La fidélité de Jésus est une « fidélité-obéissance », obéissance à une personne, son Père (Ph2, 6-11). Sa fidélité est service de l’Autre (Dieu) et des autres (hommes). Elle vient de l’amour profond qu’il a pour son Père.

 

Avec Jésus, la fidélité a « une âme, et c’est l’amour ; inversement, elle est la preuve de l’amour authentique (Jn15, 9s). Le chrétien fidèle est celui qui imite la fidélité du Christ en tenant ferme jusqu’à la mort (ap2, 10) et compte sur sa fidélité pour vivre et régner avec lui (2Tm2, 11s) »[10]. 

 

 

2.    Fidélité conjugale

 

 

2.1.     La sacramentalité du mariage

 

 

L’alliance conjugale est une réalité présente dans toutes les cultures. Dieu, en créant par amour l’homme et la femme à son image et à sa ressemblance (Gn1-2), les a appelés à l’amour. Telle est la vocation fondamentale et innée de tout être humain. La vocation au mariage est alors inscrite dans la nature même de l’homme et de la femme. L’institution du mariage est donc une réalité voulue par Dieu.

 

L’Ancien Testament présente l’alliance entre dieu et son peuple sous la forme d’épousailles. Cette alliance de Dieu avec Israël sous l’image d’un amour conjugal s’est toujours révélée exclusive et fidèle. Il est le « rocher » d’Israël. Jacques TRUBLET rappelle que les prophètes Ezéchiel et Osée recourent à l’image du couple pour dénoncer les infidélités d’Israël[11].

 

Dans le Nouveau Testament, cette alliance atteint sa plénitude dans la venue du Christ et devient définitive (2Co11, 2).

 

L’Eglise affirme que l’alliance matrimoniale préfigurée par l’alliance entre Dieu et Israël ou l’humanité a été élevée par le Christ à la dignité de sacrement. Cela veut dire que l’Eglise perçoit le mariage comme étant « le symbole d’un mystère plus élevé »[12], c’est-à-dire l’alliance de Dieu avec son peuple qui est l’expression visible de l’amour du Christ pour l’Eglise. Autrement dit l’amour conjugal des époux devient l’expression visible de l’amour du Christ pour son Eglise et par conséquent de l’amour dont le Père et le Fils s’aiment éternellement.

 

« Icône » du couple Christ-Eglise, le sacrement du mariage exige l’unité et l’indissolubilité de la communauté de vie et d’amour des époux qui marque toute leur vie. « En vertu de la sacramentalité de leur mariage, les époux sont liées l’un à l’autre de la façon la plus indissoluble. S’appartenant l’un à l’autre, ils représentent réellement par le signe sacramentel, le rapport du Christ à son Eglise »[13].

 

De ce qui précède, il s’en suit que l’amour conjugal exige des époux de par sa nature même une fidélité inviolable. En effet, ils de promettent à rester unis pour toujours.

 

 

2.2.     Fidélité, bien du mariage

 

 

Le Concile Vatican II, dans Gaudium et spes parle du mariage comme une communauté profonde de vie et d’amour, fondée et dotée de ses lois par le créateur[14]. Cette communauté est établie sur l’alliance des conjoints qui s’illustre dans leur échange des consentements mutuels et irrévocables.

 

Dans cet échange des consentements, les deux conjoints se donnent l’un à l’autre totalement et définitivement. Ils ne sont plus deux mais une seule chair (Gn2, 25 ; Mt19, 5).

 

Ce lien qui résulte de l’acte humain libre des époux et de la consommation[15] du mariage est une réalité qui donne origine à une alliance garantie par la fidélité. Cette fidélité entre les époux trouve ainsi son fondement dans la fidélité de Dieu à son alliance, dans la fidélité du Christ à son Eglise.

 

En effet, la fidélité divine se révèle immuable face à la constante infidélité de l’homme. Toutefois, cela ne devrait pas justifier la logique africaine qui trouve que seule la femme est infidèle. La relation Dieu-Israël ; Christ-Eglise ; Homme-femme se perçoit en réalité dans la logique trinitaire où le Père et Fils sont toujours fidèles l’un à l’autre.

 

Dans son exhortation apostolique Familiaris consortio , le pape Jean Paul II trouve que l’amour conjugal vise une unité profondément personnelle ; celle qui, au-delà de l’union en une seule chair, conduit à ne faire qu’un cœur et qu’un âme. Il exige l’indissolubilité et la fidélité dans la donation réciproque, définitive[16].

 

Comme le dit si bien Teilhard de Chardin,  «L’amour conjugal est une fonction à trois termes : l’homme, la femme et Dieu. Toute sa perfection et sa réussite sont liées à l’harmonieux balancement de ces trois éléments »[17]. L’amour conjugal n’est pas d’abord un contrat entre deux personnes. C’est l’œuvre de la troisième personne, Jésus-Christ, qui en est l’auteur. C’est lui qui suscite l’amour dans les cœurs des conjoints et leur donne à le vivre dans le sacrement du mariage. La fidélité à cet amour est ainsi la fidélité à Dieu et la fidélité à Dieu passe par la fidélité à cet amour. La fidélité des époux se conçoit alors comme l’accueil de cette fidélité de Dieu qui contracte son alliance avec l’humanité.

 

Par cette fidélité, il est demandé aux époux de se lier l’un à l’autre pour toujours. Mais l’expérience montre que cela, au fils des jours, n’est pas facile.

 

 

2.3.     Les obstacles à la fidélité conjugale

 

 

Nous avons montré ci-haut que, par le sacrement du mariage, les conjoints se donnent mutuellement et définitivement dans le but de vivre une alliance d’amour fidèle et fécond.

 

Cependant, au fur et à mesure que les jours passent, le témoignage de la valeur inestimable de la fidélité conjugale peut s’avérer difficile. La communauté de vie et d’amour que forme les conjoints est confrontée aux difficultés de tous ordres capables d’entamer la fidélité. L’Eglise reconnaît qu’ « il peut paraître difficile, voire impossible, de se lier pour la vie à un être humain »[18].

 

Les difficultés peuvent être endogènes ou exogènes.

 

De l’intérieur du couple, nous pouvons signaler par exemple l’ignorance des conjoints de la vraie identité théologique que confère le sacrement de mariage. En effet, si les conjoints ignorent qu’ils sont devenus par le mariage l’expression visible de l’amour du couple Christ-Eglise, il y a de fortes possibilités que leur amour ne soit pas fidèle. Autrement dit, dans le couple, chacun considère sa fidélité à l’autre comme une fidélité à Dieu et met tout en œuvre pour tenir par amour pour Dieu. Nous pouvons également ajouter à cela le manque de respect du conjoint ou de la conjointe à la parole donnée. Le respect de celle-ci est un signe de maturité affective et de stabilité émotionnelle. Chaque conjoint doit savoir que l’autre n’est pas un objet à manier ; il a une dignité personnelle et il mérite respect. Que la parole donnée puisse être respectueuse et sérieuse, c'est-à-dire digne de foi !

 

De l’intérieur du couple peut naître l’incompréhension  due à l’incompatibilité de caractère et des convictions. Et quand le conflit s’aggrave, cela éloigne les conjoints qui trouvent consolation ailleurs.

 

En ce qui concerne les difficultés extérieures, le poids culturel n’est pas sans influence sur la vie du couple. Il est parfois à l’origine des problèmes favorables à l’infidélité. C’est le cas des exigences liés à la polygamie ou dans certains cas aux problèmes liés à la fécondité. Selon certaines cultures africaines, l’infécondité d’une femme autorise le mari, sans autre forme de procès, à commettre l’adultère ou à devenir polygame. Car, l’enfant est celui par qui la grande famille se perpétue et c’est lui qui sauve le nom du géniteur contre le désastre de l’oublie par les générations futures[19]. Pour une telle conception du mariage, si la femme a la chance de ne pas être chassée, elle est obligée de supporter l’infidélité du mari.

 

Enfin les conditions de vie précaire, les difficultés affectives, sexologiques, physiologiques et morales peuvent fragiliser aussi le couple à tel point qu’un des conjoints se retrouve poussé à vivre dans la cupidité. Certaines femmes deviennent infidèles quand il leur manque le soutien économique nécessaire à leur épanouissement biologique et vestimentaire. Mais  cela peut aussi et surtout être occasionné par le manque d’affection de la part du mari ou de son état de faiblesse sexuelle. Chez l’homme, la même infidélité peut arriver quand la femme n’accepte pas facilement les rapports sexuels ou est négligente au niveau de sa propreté. La vie séparée du fait du travail, des voyages pour les études ou les séminaires peut aussi être parfois des occasions d’infidélité.

 

Toutes ces difficultés, ajoutées à bien d’autres peuvent facilement aboutir à l’adultère et entraîner les conjoints jusqu’au divorce.

 

Pour les êtres marqués par le péché originel, la fidélité est une exigence difficile ; seule la grâce de Dieu peut les aider. C’est pourquoi il nous importe d’évoquer le rôle de l’Esprit Saint dans un amour conjugal qui se veut total et définitif.

 

 

3.    Le rôle de l’Esprit Saint dans la fidélité conjugale

 

 

 

La lecture de la vie, de la passion, de la mort et de la résurrection de Jésus-Christ nous révèle que Dieu est Père, Fils et Esprit Saint. Mort et ressuscité, Jésus fait à l’Eglise le don de son Esprit[20].

 

L’Esprit Saint est la troisième personne de la communion trinitaire et de la communion conjugale. « Saint Esprit, tel est le nom propre de Celui que nous adorons et glorifions avec le père et le fils. L’Eglise l’a reçu de Seigneur et le professe dans le baptême de ses nouveaux enfants »[21].

 

Jésus le nomme le « Paraclet », littéralement : « Celui qui est appelé auprès », ad-vocatus (Jn14, 16.26 ; 15, 26 ; 16, 7) et « l’Esprit de vérité »[22]. Dans la Bible , plusieurs symboles sont utilisés pour le désigner : l’eau, l’onction, le feu, la nuée et la lumière, le sceau, la main, le doigt et la colombe. Cette richesse d’appellations traduit la complexité de saisir la personne de l’Esprit Saint mais aussi sa manière d’agir dans le monde, dans l’Eglise, dans la vie de l’homme et bien entendu du couple.

 

Dans la sainte trinité, l’Esprit Saint est le don du Père au fils et du Fils au Père. Le Père se donne totalement et éternellement à son Fils et le Fils réciproquement fait de même. L’Esprit Saint est donc le don du don donné et donnant qui fait la communion du Père et du Fils.

 

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La culture de l'avortement

6 Décembre 2006, 19:51pm

Publié par Pierre THEON

L’avortement : Une culture de la mort

 

 

Les concepteurs du capitalisme ont formulé une théorie bien incontestée dans  la recherche du gain. Parmi les moyens employés pour arriver à leur fin, l’homme n’a pas été exclu. Et plus que ça, il est devenu objet, pur produit. En fin de compte, l’homme a été au service de l’économie.

 

Le communisme, théorie opposée, n’a pas malheureusement lui aussi résolu ce problème car, il a plutôt étouffé l’homme. En supprimant la propriété privée et par conséquent la vie privée de l’homme, la dignité de la personne humaine a été aussi atteinte.

 

A la suite de Paul VI qui, dans « populorum progressio » prônait le développement des peuples en se basant sur le capital humain et non économique, le pape Jean Paul II révèle dans « solucitudo socialis » que le travail ne doit pas chosifier l’homme, mais plutôt le personnaliser.

 

La découverte de l’ADN qui a ouvert aux biologistes une chance de faire une expérimentation sur le genre humain, a occasionné une manipulation humaine avec des conséquences à la fois bénéfiques et déplorables. 

 

Quand en 1970 on utilisa pour la première fois les ultra son en temps réel, de progrès considérables ont été notés dans la visualisation du foetus. Malheureusement, au lieu de protéger ce petit être humain vivant sans défense, cette technologie a permis à certains médecins de violer le serment d’Hippocrate qui interdit de détruire la vie d’un patient.

 

Loin de croire que l’enfant qui n’est pas encore naît est un être humain et pas différent de nous, ces derniers ont fait sourd d’oreille à ce cri muet de l’embryon en danger de mort. Comme Saint Anselme ils devraient néanmoins savoir que c’est le silence qui fait beaucoup plus de bruit.

 

Depuis 1973, la légalisation de l’avortement aux USA a permis d’atteindre en dix ans seulement, un nombre considérable de 1.5 million d’avortement. Aujourd’hui, on en est arrivé aux environs de 4000 avortements par jour avec un coup allant de 300 à 400 Dollars par avortement. Le Docteur Bernard N. NATHANSON affirme que sur ce coût, 70% rentrent dans les mains du médecin avorteur.

 

De la correction thérapeutique des chromosomes altérés, on passe à la destruction de la vie en soulevant des problèmes moraux issues des possibilités qu’elle offre :

 

-Production des embryons humains à travers la fécondation in vitro

 

-Possibilité d’introduire des mutations voulues et présélectionnées comme

 

le choix du sexe de l’enfant et le choix de ses qualités intellectuelles

 

-possibilité d’une fécondation asexuelle par scissiparité transversale,

 

Clonation, etc.

 

 

 Par de différentes méthodes, la science et la technique pensent ainsi pouvoir prendre en main le destin de l’humanité.

 

Tout cela se fait dans le méfie de la dimension unitrice et procréatrice du mariage. Il y a aussi la méconnaissance du lien entre la technologie et la morale sans oublier un certain hiatus entre la liberté et la responsabilité.

 

Le terme IVG Interruption Volontaire de la Grossesse cache en son sein une certaine hypocrisie. Les trois termes qui se succèdent pour former un sigle semblent positiver le meurtre que cache l’avortement. La bible met en effet l’accent sur l’altérité qui se trouve dans l’altruisme. Nous devons aider l’autre mais ceci par rapport à notre vie. « Aime ton prochain comme toi-même ». Et si donc tu étais l’embryon en question, choisirais-tu d’être avorté ?

 

Se respecter soi-même, c’est se donner toutes les possibilités d’un épanouissement psychologique, moral et spirituel. Il ne faut pas se négliger ! Il faut se respecter en respectant sa vie, en respectant la vie de l’autre et en aidant l’autre à respecter votre vie. Le désir de la vie, l’instinct de conservation et la transcendance de la personne sont le commun de tout homme. On veut la vie. Même le foetus craint la mort. Nous dirions plutôt comme blaise Pascal : « L’homme passe infiniment l’homme ».

 

Pour une vision unitaire, globale de la personne, il ne faut pas séparer le corps de l’âme. Le problème que soulève l’avortement se porte donc en une triple question :

 

-Si j’avorte, qu’adviendra-t-il ?

 

-Si je n’avorte pas, qu’adviendra-t-il ?

 

-Et qu’est-ce que Dieu pense de l’une ou l’autre des deux positions

 

 

En réalité, la conscience n’est pas créatrice de la vérité car celle-ci existe bien avant dans la conscience. C’est la vérité qui la provoque pour qu’elle s’éveille. Et si nous acceptons que la vérité nous a créé, nous devons toujours nous y référer. Comme nous le dit Livio Melina, la conscience est le témoin d’une vérité qui la précède et qui la dépasse.

 

La reconnaissance de la vie humaine comme un don de Dieu est donc indispensable. La vie a sa source en Dieu. Dieu est le seul maître depuis son commencement jusqu’à son terme. Il en a confié la gestion à l’homme. Ce principe fondamental doit être au centre de toute prise de décision en ce qui est de l’avortement. La personne a droit au respect, à la défense et à la promotion de sa vie

 

Elle a aussi droit à sa dignité de personne dotée d’une âme spirituelle et appelée à la communion avec Dieu. La personne n’est pas un objet dans les mains de la science. La science est appelée à son service sans être la ruine de son âme. L’intension sur le corps humain implique l’intension de l’éthique. Il faut avant tout le respect de la dignité de la personne, fut-elle l’embryon, car lui aussi est un citoyen qui a des droits et qui attend d’accomplir des devoirs plus tard. Il faut donc que de la donation réciproque de l’amour conjugale sorte la vie.

 

L’embryon ne doit pas être considéré comme un simple amas de cellules. Dès qu’on reconnaît l’humanité de l’œuf formé, il faut reconnaître son être personnel. Embryon, foetus, enfant : quelle différence ! Le statut juridique de l’embryon pose problème à ceux qui, avec mauvaise foi, refuse l’évidence. Dès l’instant t de sa conception, il est personne.

 

L’enfant a de plus le droit d’être conçu, porté, mis au monde et éduqué dans le mariage. C’est par rapport à son identité et à ses parents qu’il peut définir sa personnalité. De la même façon, les parents doivent trouver de leur enfant, la confirmation de leur amour. C’est par ailleurs en conservant l’union et la procréation que l’acte conjugal garde son sens de dignité.

 

Le Pape Jean Paul II dans « Evangelium vitae » remonte au premier crime de Caïn pour dénoncer tous les motifs servant de base à l’élimination de la vie. Pour lui, l’avortement, de même que la peine de mort est une offense à la dignité humaine. Ces pratiques relèvent du relativisme moral et favorisent le culte du moi qui est à l’origine de la culture de la mort.

 

Pour lui et pour nous aussi, la meilleur politique défend la vie comme première loi élémentaire. Elle prône l’indissolubilité de la vie, l’irréductibilité de la vie et l’inviolabilité de la vie.

 

Pour la culture de la vie, il faut ainsi annoncer la vie, célébrer la vie et servir la vie. Dans ce sens, sauver la vie  suppose de la défendre contre toutes les menaces qui viennent de la science, de la cité ou de la bêtise humaine.

 

 

 

« Dei gloria homo vivent » !

 

 

Théon  TUYISABE

 

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Le parallélisme entre le mariage et le célibat consacré

1 Décembre 2006, 19:47pm

Publié par Pierre THEON

Le mariage ou le célibat consacré, une même vocation

 

 

Les changements des mentalités et la liberté d’expression de ses derniers temps versent le monde devant une série d’interrogations où l’on se permet déjà de dénoncer la décision d’interdire le mariage des prêtres.

 

D’aucuns estiment qu’à l’époque, une telle mesure venait à point nommé parce que la gestion des biens de la paroisse devenait de plus en plus difficile avec des prêtres qui devaient s’occuper de leurs familles. Des excès avaient été signalés comme le favoritisme. En effet, s’il fallait être fils d’un évêque pour être évêque, voici que l’Eglise n’était pas trop différente du gouvernement le plus corrompu du monde.

 

L’interdiction du mariage des prêtres dans l’Eglise Catholique Romaine a donc coupé court avec tous ces âneries qui ternissaient l’image de ce que Dieu lui-même a investi. Nous disons que l’Eglise est Sainte. Pour l’être davantage, il fallait qu’Elle se débarrasse de telles pratiques.

 

Toutefois, nous affirmons aussi que l’Eglise est en marche. Elle est terrestre et va vers la Sainteté. Ceci veut dire qu’Elle n’est pas encore totalement parfaite.

 

Une telle affirmation est d’autant plus vraie que même la décision de l’évêque de Rome ci-haut évoquée n’a pas extirpé à jamais le péché dans l’Eglise. L’interdiction du mariage des prêtres est perçue dans certains milieux comme une loi contre nature. Chaque être vivant est né d’un autre être vivant. Avant de mourir, il a donc l’obligation de laisser sa progéniture si il en est capable. Les sociétés africaines le savent bien et enterrent d’une façon spéciale quelqu’un qui meurt sans enfant. C’est une autre manière de réparer le tord fait à la nature.

 

Mais ce qu’il faut reconnaître est que l’acte posé par ce successeur de Pierre n’était pas pour répondre à un besoin historique mais plutôt c’était le fruit d’une révélation. C’est la loi divine qui s’est imposé sur l’organisation de l’Eglise qui n’est par ailleurs pas de ce monde. Le pape Jean Paul II en donne une explication éloquente dans son livre « Résurrection, mariage et célibat : l’évangile de la rédemption du corps ».

 

En effet, comme nous le disions dans les précédents articles, on se marie par amour et pour l’amour. La vocation du mariage est donc l’amour. Or, Dieu est Amour. Cet Amour n’est rien d’autre que la Sainteté. Dieu seul est Saint. En quelque sorte, l’homme et la femme, par le mariage s’orientent vers la Sainteté. Ils cheminent ensemble pour aboutir à la Sainteté.

 

L’homme épouse une femme pour qu’ils soient toutes les deux dignes d’être épousés par le Christ. Le mariage d’un homme et d’une femme fait l’Eglise. Et le Christ, en épousant l’Eglise, il épouse cet homme et cette femme. L’union entre le Christ et ce couple humain forme une Communauté Sainte. Par le Christ, l’homme et sa femme deviennent Saints, réalisant ainsi leur vocation.

 

Une telle argumentation théologique s’applique de façon identique pour le célibat consacré. Qui dit consacrer dit se donner entièrement. Et comme le prêtre est consacré à Jésus Christ, cela veut dire qu’il s’est entièrement donné au Christ. Il est épousé par Lui. Leur Communauté est aussi Sainte que la première. La vocation du célibat consacré étant la Sainteté , il s’en suit que le mariage et le célibat consacré sont théologiquement parlant identiques. Seulement il faut reconnaître que la voie du célibat consacré est plus directe car elle unit une seule personne à la personne du Christ tandis que la voie du mariage unit deux personnes au Christ. C’est pour cette raison qu’on dit que le célibat est premier par rapport au mariage. Il a une supériorité théologique d’état dans le rapport avec le Christ.

 

En d’autres termes, le célibat consacré est un état des privilégiés. Toutefois, il faut reconnaître que plus on est privilégié, plus on est puni en cas de malhonnêteté.

 

Mais, cela n’autorise pas les chrétiens à indexer toujours les prêtres lorsqu’il leur arrive de faillir à leur mission. Le maître disait à Simon Pierre, « Tel vous jugez les autres, tel on vous jugera !».

 

Le mariage d’un prêtre est certes comparable à la polygamie pour un chrétien, mais aussi l’infidélité du laïc n’est pas trop différente de l’infidélité d’un prêtre. Quand le cardinal Ratzinger, actuel Benoît XVI disait que la question du mariage des prêtres est une affaire close, beaucoup se sont moqués de cette affirmation. En réalité, ils n’ont pas compris qu’on est ici en face d’un mystère réveillé qu’il faut accueillir.

 

Dans nos sociétés africaines, surtout en campagne où seul le prêtre a une voiture, de beaux vêtements et sûrement un peu de sou pour faire l’aumône, il est normal que nos jeunes sœurs en quête du meilleur se confient à lui.

 

A vrai dire, personne ne peut lire les intensions de ces jeunes filles. Peut-être qu’au départ c’était du sérieux ; mais plus elles s’habituent au prêtre, plus elles ont tendance à le considérer comme un homme ordinaire, allant parfois à lui tendre des pièges.

 

Ceci est très grave de leur part car, après avoir apprivoisé Satan, elles le proposent à l’homme d’Eglise qu’est le prêtre exactement comme Eve a fait à Adam. Bien que le prêtre soit perçu comme le Christ (son mari), il reste homme. Il n’est donc pas évident qu’il réponde toujours « Eloigne-toi Satan ! ». Faible comme les autres, il arrive même que ce soit lui qui pose le premier geste. Là c’est plutôt le chrétien qui pourrait dire « éloigne-toi Satan ! ».

 

Seul sur un territoire qui dépasse parfois la commune, le scandale posé par un prêtre est vite relayée par la radio trottoir, escalade les montagnes à la vitesse de croisière jusqu’à ce que le simple paysan arrive à se dire: « Et ces prêtres ! ».

 

Le grand problème dans tout ça est l’implication des chrétiens dans la propagation de ses rumeurs parfois fausses. Et si elles sont vraies, le danger qui se perçoit est que se sont souvent des chrétiens et chrétiennes qui sont concernés par l’affaire, donnant raison à tous ceux qui n’attendent qu’une occasion pour s’attaquer à l’Eglise.

 

Notre article n’a nullement l’intension de défendre ni l’un ni l’autre. Il ne cherche pas à accuser non plus mais se veut de situer les responsabilités de chacun dans sa mission d’apôtre du Christ.

 

La vie à la paroisse et la vie en famille ne sont guère différentes. Marié au Christ directement ou marié au Christ via sa femme, les contraintes sont toujours là, aussi dures chez l’un comme chez l’autre. La loi naturelle ne s’oppose pas à la loi divine, elle y est incluse.

 

C’est cette loi divine qui donne raison à la possibilité de l’abstinence, une valeur qui, lorsqu’elle manque dans le couple expose la famille à tous les maux. Non seulement l’abstinence permet la continence, la fidélité et la chasteté, elle nous protège aussi contre les désordres issus de nos désirs charnels.

 

L’homme ne s’accouple pas avec une femme comme le fait une chèvre. Il y a des préliminaires qui ne sont véritablement possible que quand il admet l’abstinence comme une valeur possible. Jésus l’a été jusque au bout, pourquoi pas moi ou toi. La biologie confirme par ailleurs qu’aucune complication physiologique n’est issue de l’abstinence. Si on n’y parvient pas, il faut peut-être chercher la cause dans sa façon de se comporter, dans son entourage, dans ses convictions…dans son moral.

 

Quelque soit l’état dans lequel on se trouve, pour mener une vie morale épanouissante, surtout en matière de sexualité, il faut suivre le maître de la morale. Celui-ci n’est rien d’autre que Jésus Christ.

 

 

 

                                                                          Théon  TUYISABE

 

 

 

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La gestion de l'économie familiale

1 Décembre 2006, 19:40pm

Publié par Pierre THEON

La gestion de l’économie familiale.

 

 

Lorsqu’un homme et une femme décident de s’unir dans l’acte du mariage, ils commencent une nouvelle vie. Et dès qu’ils se mettent ensemble, il y a des normes qui s’imposent. La société est d’ailleurs à la base de deux personnes.

 

Après le mariage, l’un ne peut plus, par exemple, fêter sans l’autre. En général, l’union des personnes se concrétise par des conventions, des pactes, des accords, des traités…qui sont les niveaux d’engagement au nom de la sociabilité. Ils accroissent le sérieux de l’idéal poursuivi. Se mettre ensemble est donc finalement un domaine juridique.

 

Les époux, par le mariage, sont ainsi soumis à un régime matrimonial, ce statut qui règle leurs intérêts pécuniaires. Il peut s’agir en effet de la séparation ou de la  communauté des biens.

 

Par la séparation des biens, chaque époux garde la gestion de ses biens propres. Un tel régime matrimonial a ses avantages et ses inconvénients. Comme avantages, nous pouvons noter entre autre la protection du patrimoine familial. Pour les époux commerçants par exemple, il permet de sortir de l’endettement sans qu’on saisisse tous les biens de la famille. En effet, seules les biens appartenant au conjoint endetté sont concernés. Malheureusement, le problème que suscite ce régime reste sans conteste la spéculation sur les avoirs.

 

 Si par le mariage on accepte de tout partager, cela suppose qu’on se supporte dans la réussite comme dans l’échec. L’amour comme don total est dans le régime de séparation, tronquée puisqu’elle obéit à une certaine norme, une certaine raison. De graves problèmes surviennent d’ailleurs en cas de divorce car, celui qui a aimé plus, qui n’a fait que donner de l’amour et des cadeaux risque de se retrouver ruiné en face du conjoint qui a tout calculé dès le départ.

 

L’Eglise catholique, qui ne reconnaît même pas le divorce recommande à vive voix la communauté des biens. Celle-ci est la seule qui soit conforme à l’authenticité de l’amour. Commerçant ou pas, juriste ou pas, l’amour doit dépasser toutes les spéculations et entraîner les époux dans cette ouverture à la vie. Il ne faut donc pas chercher la réussite dans la vie mais plutôt, la réussite de la vie.

 

Le budget familial engage l’homme et la femme au même pied d’égalité. Ni l’homme ni la femme, personne n’        a le droit de le dépenser sans l’avis de l’autre. La société burundaise a longtemps permis à l’homme de vendre la banane, la vache, la chèvre…sans que son épouse intervienne. Le même homme s’est permis d’aller prendre la brochette et le primus tous les soirs, laissant la femme à la maison sans devoir rendre compte sur ses dépenses. Ceci est dépassé.

 

En ville où tout est calculé, les rivalités entre parents et beaux parents se font alors sentir, menaçant parfois la stabilité du couple. La réussite de cette astuce d’un couple ami d’origine camerounaise vaux la peine que nous vous la livrions dans cet article.

 

En effet, chaque fois que la mère de N’goy venait rendre visite à son fils, elle se plaignait que sa belle fille ne s’occupe pas d’elle. Elle la trouvait irrespectueuse et mal éduquée.

 

Pour couper court à cette situation ; Monsieur N’goy a décidé de ne plus donner de l’argent ni à sa maman, ni à son papa, ni à ses frères, ni à ses sœurs et ni à aucun autre membre de sa famille. Le budget familial étant le même, madame N’goy devait s’en occuper tandis que lui s’occuperait dorénavant de la maman, du papa, des frères, des sœurs et de toute la parenté de sa femme.

 

L’effet qu’un tel jeu a produit est qu’après quelques temps, la maman de N’goy n’adressait plus la parole à son fils. Elle disait : « Je ne reconnais plus mon fils. Si ce n’était que sa femme, moi et les miens ne serions plus ». De l’autre côté, le père de madame N’goy disait : « vraiment, ma fille a trouvé un bon mari. Même si elle ne me donne rien, ce que son mari fait à moi et à ma famille nous honore tous ».

 

De leur part, monsieur et madame N’goy savaient, comme Karol Woytela dans les vendeurs d’Orphée, que le poids de l’or n’est pas la quantité qu’il pèse mais plutôt l’intensité d’amour dont il est chargé. Ils assumaient donc leur acte avec fierté.

 

Comme le dit Paul VI dans populorum progressio, la propriété privée est inscrite dans l’homme. Ainsi, la vie du couple se conçoit d’abord et avant tout entre l’homme et la femme. L’aide à la grande famille ne devrait en aucun cas briser l’harmonie conjugal. L’intérêt du couple prime sur tout.

 

Mais, que ce couple se ferme sur le reste de la famille, cela relève de l’égoïsme qui à la longue détruira le couple lui-même. Pour Saint Jean, si quelqu’un aime les biens de ce monde, il ne possède pas en lui l’amour. Tout ce qui appartient au monde- les mauvais désirs de la nature humaine, le désir de posséder ce que l’on voit et l’orgueil suscité par les biens terrestres- tout cela passera.

 

 

                                                                          Théon  TUYISABE

 

 

 

 

 

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